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L'islam est une religion monothéiste fondée par Mahomet en Arabie au VIIe siècle.



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Définitions :

  • Religion monothéiste révélée au prophète Mahomet par l'ange Gabriel (source : fr.wiktionary)
  • est un mot arabe qui veut dire «soumission», «obéissance». Comme religion, l'islam prêche la soumission et l'obéissance à ... (source : encyclopedie-enligne)
  • Religion des musulmans fondée au VIIe siècle de l'ère chrétienne en Arabie par le prophète Mahomet. (source : le.boudarat.over-blog)

L'islam est une religion monothéiste[1] fondée par Mahomet en Arabie au VIIe siècle.

La religion musulmane se veut une révélation arabe de la religion judaïque d'Adam, de Noé, et de l'ensemble des prophètes parmi lesquels elle place aussi Jésus[2]. Ainsi elle se présente comme un retour à la religion d'Abraham (appelé Ibrahim par les musulmans) du point de vue de la croyance, le Coran le définissant comme étant la voie d'Ibrahim (millata Ibrahim) [3], [4] et [5].

Le livre sacré de l'islam est le Coran. Le dogme islamique assure qu'il contient le recueil de la révélation d'Allah, transmise oralement par son prophète Mahomet. Le Coran reconnaît l'origine divine de la totalité des ouvrages sacrés du judaïsme et du christianisme[6], tout en considérant qu'ils sont , dans leurs écritures actuelles, le résultat d'une falsification[7] : le Suhuf-i-Ibrahim (les Feuillets d'Abraham), la Tawrat (le Pentateuque ou la Torah), le Zabur de David et Salomon (identifié au Livre des Psaumes) et l'Injil (l'Évangile).

Outre le Coran, la majorité des musulmans se réfère à des transmissions de paroles, actes et approbations de Mahomet, récits nommés hadiths. Cependant, les différentes branches de l'islam ne s'accordent pas sur les compilations de hadiths à retenir comme authentiques. Le Coran et les hadiths dits «recevables» sont deux des quatre sources de la loi islamique, la charia, les deux autres étant l'unanimité (ijma') et l'ressemblance (qiyas).

En 2009, le Pew Research Center estime que l'islam comprend 1, 57 milliard de fidèles[8], nommés «musulmans», ce qui en fait la seconde du monde par le nombre de fidèles, après le christianisme et devant l'hindouisme. C'est , chronologiquement parlant, le troisième grand courant monothéiste de la famille des religions abrahamiques, après le judaïsme et le christianisme avec lesquels il possède un certain nombre d'éléments communs.

L'islam se répartit en plusieurs courants, surtout le sunnisme, qui représente entre 80 et 85 % des musulmans, et le chiisme rencontré essentiellement en Irak et en Iran. Ces deux courants se combattent depuis leur origine.

La religion musulmane a été désignée jadis en français par le mot islamisme (comme judaïsme, christianisme, bouddhisme, animisme, etc). Mais ce terme tend à être remplacé par celui d'«islam», le mot «islamisme» s'étant spécialisé pour désigner les courants politiques radicaux ou non du revivalisme musulman. Le mot Islam, qui peut alors porter une majuscule, a cependant aussi en français un sens différent : il sert à désigner, au-delà de la religion elle-même avec sa foi et son culte, une puissance politique et un mouvement de civilisation général[9].

Étymologie

Le mot «islam» est la translittération de l'arabe ???????, islām écouter, signifiant : «soumission», «allégeance», sous-entendant «à Dieu». C'est un nom d'action (en arabe ??? ??? ism fi'l), dérivé d'un radical sémitique, s. l. m qui sert à désigner l'acte de se soumettre d'une manière volontaire, de faire allégeance.

Le mot «islam» avec une minuscule sert à désigner la religion dont le prophète est Mahomet. Le terme d'«Islam» avec une majuscule sert à désigner la totalité des peuples musulmans, la civilisation islamique dans son ensemble mais ne fait plus partie du langage familier[10].

Le nom d'agent (en arabe ??? ???? ism fā'il) dérivé de cette racine est ??????? muslim «celui qui se soumet», à l'origine du mot français musulman. Le mot «Musulman» avec une majuscule désignait au sein de l'ex-Yougoslavie une des communautés nationales et la sert à désigner toujours dans certains des États qui en sont issus.

L'adjectif «islamique» qualifie tout ce qui se rapporte à l'islam comme religion et comme civilisation. L'islamisme est une doctrine politique qui vise à l'expansion de l'islam[11].

On trouve aussi, en particulier dans les anciens romans de chevalerie, le termes mahométisme et mahométan, qui sont tombés depuis plus d'un siècle en désuétude. Leur usage aujourd'hui, sans être insultant, prend le sens péjoratif de religion étrangère, inactuelle et surannée.

Situation contemporaine

Carte des pays dont la communauté musulmane représente plus de 10 % de la population. En vert, les pays à majorité sunnite et en brun, ceux à majorité chiite

L'islam comporte, selon les sources entre 0, 9 et 1, 4 à 1, 8 milliard de croyants[12], soit entre 14 % et 21 % de la population mondiale en 2007. La diffusion de l'islam, hors du monde arabe, s'explique par les migrations et les conversions.

L'islam est l'unique religion dont le nom figure dans la désignation officielle de plusieurs États, sous la forme de «République islamique». Cependant, ces États ne sont pas les seuls où l'imbrication du civil et du religieux est conforme à ce que veut la charia comme en Arabie saoudite.

Il peut se produire une confusion entre Arabes et musulmans, essentiellement à cause de deux facteurs : l'origine arabe de l'islam et la place centrale qu'occupe la langue arabe dans cette religion. Il y a à peu près 300 millions d'Arabes, dont la grande majorité est musulmane[13]. Au final, 20 % des musulmans vivent dans le monde arabe, un cinquième sont localisés en Afrique subsaharienne, et la plus grande population musulmane du monde est en Indonésie. D'importantes communautés existent au Nigeria, Bangladesh, Afghanistan, Pakistan, en Iran, en Chine, en Europe, dans l'ancienne Union soviétique, et en Amérique du Sud. Il y a à peu près sept millions de musulmans aux États-Unis et à peu près 5 millions en France selon les sources essentiellement issus de l'immigration auxquels il faut ajouter les conversions, dont le nombre est particulièrement complexe à déterminer d'autant qu'il y a des conversions en sens inverse et des apostats.

Les cinq piliers

Les cinq piliers de l'islam sont la foi en un Dieu unique (tawhid), Allah, et la reconnaissance de Mahomet comme étant son prophète ; l'accomplissement de la prière quotidienne, la salat ; la charité envers les nécessiteux, la zakât ; le respect du jeûne lors du mois de ramadan ; et le hajj, le pèlerinage à La Mecque au moins une fois dans sa vie, si on en a les moyens matériels et physiques.

La chahada («déclaration de foi»), équivalent du crédo chrétien, consiste en une phrase particulièrement brève : «Je témoigne qu'il n'y a de vraie divinité qu'Allah et que Mahomet est Son messager.»

Les six piliers de la foi

Mahomet a défini la croyance (ou la foi) par une parole qui signifie : «La foi (Iman) est que tu croies en Dieu, en Ses anges, en Ses livres, en Ses messagers et en la réalité du jour dernier et que tu croies en la réalité de la destinée, qu'elle soit relative au bien ou au mal»[14].

Dans la jurisprudence religieuse, l'adhérent à l'islam est appelé mouslim (musulman) et l'adhérant à l'iman est appelé mou'min (croyant), sans pour tout autant faire de dissociation entre les deux car ces deux termes sont jugés indissociables et complémentaires du point de vue religieux.

En effet, l'imam Abou Hanifah (mort en 150H/767G) a explicité la position musulmane concernant le rapport entre l'imam et l'islam en ces paroles : «Ils sont comme le revers et le plat de la main», c'est-à-dire qu'ils sont inséparables, et donc tout musulman (mouslim) est reconnu comme croyant (mou'min) et vice-versa.

Les juristes musulmans ont dit que sans une acceptation totale de la foi (iman) par le cœur, l'appartenance de quiconque à l'islam est invalide. De même, toute conversion à l'islam n'est valable que par la foi (iman) dans le cœur et additionnée de la prononciation verbale des deux «témoignages de foi» (Ach-Chahadah) à savoir par exemple «Je témoigne qu'il n'y a de vraie divinité que Dieu et je témoigne que Mouhammad est le Prophète de Dieu»[15].

Cependant, il existe plusieurs degrés de croyants (mou'minoun). En effet, les musulmans pratiquant idéalement les prescriptions religieuses sont reconnus comme des «croyants complets» tandis que les autres sont dits «croyants incomplets» ou «croyants faibles de foi».

Dans l'islam, la croyance et la pratique sont intimement liées. En effet, les versets coraniques décrivent fréquemment le croyant mou'min comme étant «celui qui croit et pratique de bonnes œuvres». Bien bien entendu, il est tandis question du mou'min complet. Cependant ce lien met en lumière le fait que la spiritualité et l'action sont par conséquent deux éléments fondamentaux qui participent de l'être du croyant. Les actes sont par conséquent le reflet de la foi.

Allah

Allah en arabe

Le fondement doctrinal de l'islam est que Dieu (Allah en arabe) est unique. L'unicité de Dieu (tawhid) se décompose en trois branches[16] :

(Ou, la foi en la seigneurie d'Allah) C'est le fait de reconnaître les œuvres spécifiques à Allah (tel le fait de donner la vie, la mort, la subsistance... ). Reconnaître Allah comme Seigneur c'est lui reconnaître :

- la création, Allah est L'unique Créateur

- la royauté, Allah est L'unique à détenir la royauté

- la gérance, Allah est Le Seul à gérer la création

(Ou, la foi en la divinité d'Allah) C'est le fait de vouer tout acte d'adoration à Allah, en toute exclusivité.

«Je n'ai créé les djinns et les hommes que pour qu'ils M'adorent»

(Coran. Sourate 51, verset 56)

L'adoration telle que la définit Ibn Taymiyya est :

«Un terme qui englobe tout ce qu'Allah aime et agrée comme œuvre apparente ou cachée»

(Ou, la foi en ses noms et attributs) Allah dans le Coran s'est attribué des noms et des caractères, tout comme le Mahomet dans sa sounna (traditions) a attribué à Allah des noms et des caractères, que tout musulman se doit d'accepter.

- L'ensemble des noms d'Allah sont parfaits puisque chacun d'entre eux désignent un caractère qui est lui aussi au summum de la perfection. C'est pourquoi les musulmans doivent invoquer Allah par ces noms-là.

- Les attributs d'Allah sont tous parfaits, sans aucune faille.

«C'est à ceux qui ne croient pas en l'au-delà que revient le mauvais qualificatif, tandis qu'à Allah Seul est le qualificatif suprême et c'est Lui le Tout Puissant et le Sage»

(Coran. Sourate 16, verset 60)

Exemples de noms et attributs d'Allah : al-Wahid (l'unique) al-Rahmane (le miséricordieux) al-Rahime (le tout-miséricordieux) al-Afou (le tout-clément) al-Awal (le premier) al-Akhir (le dernier).

Ces trois branches de l'unicité sont indissociables et forment à elles trois, le Tawhid, ou le premier pilier de la foi.

Les théologiens musulmans affirment que les versets qui donneraient en apparence des organes ou un emplacement à Allah ne doivent pas faire sujet de comparaison avec une créature.

Dieu est décrit dans le Coran à plusieurs reprises. A titre d'exemple, les versets suivants :

«Dis : "Il est Allah, Unique. Allah, Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons. Il n'a jamais génèré, n'a pas été génèré non plus. Et nul n'est égal à Lui".»

(Coran. Sourate 112)

«Allah! Point de divinité à part Lui, le Vivant, Celui qui subsiste par lui-même "al-Qayyum". Ni somnolence ni sommeil ne Le saisissent. A lui appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Qui peut intercéder auprès de Lui sans Sa permission? Il connaît leur passé et leur futur. Et, de Sa science, ils n'embrassent que ce qu'Il veut. Son Trône "Kursiy" déborde les cieux et la terre, dont la garde ne Lui coûte aucune peine. Et Il est le Particulièrement Haut, le Particulièrement Grand.»

(Coran. Sourate 2, verset 255)

Selon un hadith, il est mentionné que Allah a quatre-vingt-dix-neuf noms parfaits (asma'ou l-Lahou l-housna) révélés par Dieu, qui permettent au musulman qui les connaitrait par cœur et les utiliserait, d'entrer au paradis. Le Coran cite des noms/attributs comme al-'ahad (Celui Dont les perfections sont sans rapport avec les caractéristiques des créatures) ou ar-rabb (Celui à Qui nous nous devons d'obéir), Al-Malik (Celui à Qui ce monde appartient en réalité et en totalité et Celui Dont la domination est absolue et exempte de toute imperfection) qui ne sont pas cités dans le hadith précédant. Un autre hadith affirme qu'Allah possède un nom inconnu des gens du commun. Selon une version de ce hadith, ce nom est qualifié de ?????? "Al-Adham" qui veut dire "le plus grand" ou "le plus noble"[17].

Les anges

Mahomet et l'ange Gabriel

Le Coran affirme l'existence des anges, qui sont les «messagers» d'Allah et qui sont reliés, ou identifiés, à des attributs et Noms divins, surtout les 99 Noms d'Allah. L'ange Gabriel joue un rôle d'une importance énorme en islam. Les anges exécutent ou transmettent les ordres d'Allah. L'«invocation des anges» est rigoureusement orthodoxe en islam en vertu du verset coranique : «Invoquez Dieu par Ses Noms» (Coran, 7 :180).

Les Écritures

Selon la doctrine musulmane, les écritures révélées sont au nombre de 104Reférence nécessaire, dont les plus connues sont le Coran (qour'ân) révélé à Mahomet, la Torah (tawrât) révélée à Moïse, les Psaumes (zaboûr) révélés à David, l'Évangile (injîl) révélé à Jésus. Selon les musulmans, le Coran est le dernier des ouvrages révélés, car Mahomet est pour eux le dernier prophète et , de toutes ces écritures révélées, seul le texte du Coran demeure intact[18]. Le texte des autres livres révélés aurait été falsifiés sur Terre et préservés dans les cieux.

Le Coran

Le Coran

Le Coran (?????? al qourān, «lecture») est le livre le plus sacré des musulmans. C'est le premier livre connu à avoir été écrit en arabe, qu'il a contribué à fixer. Les musulmans le considère comme la parole de Dieu, transmise à Mahomet. Étant illettré, ce sont certains de ces compagnons lettrés par exemple Zaid ibn Thabit, qui ont mis par écrit les versets du Coran au fur et à mesure des révélations qu'eut Mahomet. Ces versets étaient écrits sur des feuillets, pièces de cuir, os plats prélevés de carcasses d'animaux. En somme, tout support sur lequel les scribes pouvaient écrire les versets que Mahomet dictait.

C'est le calife et ami de Mahomet, Abou Bakr, qui, peu après la mort du prophète de l'islam, met Zaid ibn Thabit à la tête d'un comité ayant pour but de réunir tout les versets écrits de son vivant pour en faire un seul ouvrage. Afin d'éliminer tous risques d'erreurs, le comité n'accepta que les écrits qui avaient été rédigés en présence de Mahomet et exigea deux témoins fiables à l'appui, qui avaient réellement entendu Mahomet réciter les versets en question. C'est le troisième calife aussi ami de Mahomet, Outhman (calife entre l'an 23 et l'an 35 de l'Hégire) qui demanda qu'on en fasse plusieurs copies reliées.

Selon le récit religieux musulman, cette transmission de l'archange Gabriel à Mahomet aurait eu lieu de manière fragmentaire par voie auditive, par la voie du rêve prophétique ou par la voie de "l'inspiration divine", durant une période de vingt-trois ans. Après des débats houleux, le calife al-Mamum à Bagdad, vers 820 proclame le Coran, manifestation de l'attribut de Allah nommé "Kalam de Allah", par dogme, incréé, éternel et inimitable. Le débat se prolongera jusqu'au IXe siècle. Ibn Hanbal, aux prises avec une véritable inquisition musulmane, ayant assigné le rôle des autres écrits - hadith, sunna — déclare finalement le Coran incréé de la première à la dernière page. Il ne peut par conséquent pas avoir été écrit, précédé, ni prolongé. Son origine n'est pas humaine. L'unique étude du texte se résume à l'apprendre par cœur ainsi qu'à en rechercher le sens transmis, ainsi qu'à le mettre en pratique. Il est au cœur de la pratique religieuse de chaque musulman. Pour ce dernier, le Coran est un ouvrage saint qui n'a pas subi d'altération après sa révélation, car Dieu a promis que ce livre durerait jusqu'à la fin des temps : le texte mais aussi sa signification sont préservés sur Terre, c'est-à-dire qu'ils existent est sont détenus par la majorité selon un hadith de Mahomet, mais cela n'empêche en rien l'existence de mauvaises interprétations chez ceux qui ne sont pas "versés dans la science".

Le Coran est divisé en cent quatorze chapitres appelés sourates, de longueurs variables. Ces sourates sont elles-mêmes composées de versets appelés âyât (pluriel de l'arabe âyah, «preuve», «révélation»). L'ordre des versets et sourates tel qu'on le connait a été dicté par Mahomet.

La plupart des musulmans ont un grand respect pour le Coran et font les ablutions, c'est-à-dire se lavent comme pour faire les prières, avant de le lire. Les vieux exemplaires sont brûlés, et non détruits comme du vieux papier. Le statut théologique du texte le met en effet à l'écart de toute autre chose : le texte contenu dans le livre est censé être une manifestation de la puissance de Dieu et est reconnu par les musulmans comme un miracle accordé à leur prophète.

La plupart mémorisent au moins une partie du Coran dans sa langue originale, l'arabe. Cette partie correspond aux versets nécessaires pour faire les prières quotidiennes. Ceux qui ont mémorisé le Coran en entier sont connus sous le nom de hāfiz (pluriel huffāz). Il existe plusieurs traductions du Coran de l'arabe en langues étrangères. Certains musulmans pensent que le Coran n'existe que dans sa version originale en langue arabe et que les traductions étant d'origine humaine sont imparfaites et faillibles et aussi à cause de caractéristiques polysémiques proprement intraduisibles de l'arabe, et enfin parce que le contenu aurait été inspiré juste dans cette langue. Ils considèrent par conséquent les traductions comme des commentaires ou des interprétations de sa signification, et non comme le Coran lui-même. De nombreuses versions modernes présentent le texte arabe sur une page et la traduction sur la page lui faisant face. Selon certains enseignants de l'université Al-'Azhar du Caire, penser à reproduire le Coran dans une langue autre que l'arabe est en soi un péché, mais l'explication et l'explicitation du livre dans toute autre langue que l'arabe ou en arabe (pour faire comprendre le texte original) sont permis s'il est réalisé par quelqu'un comprenant non pas les mots selon la langue mais selon les règles de la religion.

Ses prophètes

Les musulmans considèrent que l'envoi des prophètes est une clémence et une grâce d'Allah pour ses créatures, car la raison à elle seule ne permet pas de connaître tout ce qui sauve dans l'au-delà. Leur fonction principale est par conséquent de montrer aux gens le chemin, la voie (la charia) qui mène au bonheur éternel. Et pour prouver leur véracité, Allah les a appuyés par des faits hors du commun, à savoir les miracles qui forment des défis implacables que personne ne peut contrecarrer ni imiter.

Tous les prophètes d'Allah ont fait valoir un bon comportement et une conduite exemplaire[19]. Ils sont obligatoirement immunisés contre la mécréance, les grands péchés et les petits péchés reflétant une bassesse de caractère, ceci avant et après la mission prophétique. Le premier est Adam et le dernier est Mahomet.

Selon l'islam l'ensemble des prophètes sont soumis à Dieu, autrement dit musulmans et ont tous nommé les gens à entrer dans sa religion. En effet, sa signification est croire en un Dieu unique sans rien lui associer et de croire au message de Mahomet envoyé pour son époque.

Les textes expliquent que Adam a inauguré la fonction prophétique, alors que c'est par Mahomet, le dernier, qu'elle a été clôturée. Leur nombre est particulièrement grand, citons quelques-uns : Abraham (Ibrâhîm), David (Dâwoûd), Isaac (Ishâq), Ismaël (Ismâ'îl), Jacob (Ya'qoûb), Jean-Baptiste (Yahyâ), Jethro (Chou'ayb), Job (Ayyoûb), Jonas (Yoûnous), Joseph (Yoûçouf), Loth (Loût), Moïse (Moûçâ), Noé (Noûh), Salomon (Soulaymân), Zacharie (Zakariyyâ), Jésus (Issah) [20].

Mahomet

Article détaillé : Mahomet.

Le chef religieux, politique et militaire arabe Mahomet (???? en arabe), dont le nom est quelquefois aussi transcrit par Mohammed, Muhammad, etc. en français[21] est le fondateur de l'islam et de la communauté musulmane (oumma). Il est reconnu comme le dernier prophète du monothéisme par les musulmans et il n'est reconnu comme prophète que par cette communauté. Ils ne le considèrent pas comme le fondateur d'une nouvelle religion, mais pensent qu'il est le dernier d'une lignée de prophètes de Dieu (du monothéisme) et considèrent que sa mission est de restaurer la foi monothéiste originale d'Adam, Abraham et d'autres prophètes, foi qui avait été corrompue par l'homme au cours du temps[22] [23].

Selon le Coran, pendant les 23 dernières années de sa vie, Mahomet dicte des versets, qu'il reçoit d'Allah par l'intermédiaire de l'ange Gabriel (Jibril), à des fidèles de plus en plus nombreux convaincus par ce nouveau message. Le contenu de ces révélations sera compilé moins de 20 ans après la mort de Mahomet en un ouvrage, le Coran, livre saint des musulmans[24].

Hadiths

Article détaillé : Hadith.

Les hadiths sont les paroles ou actes de Mahomet reconnus comme des exemples à suivre par la majorité des musulmans. Les écoles de jurisprudence madhhabs considèrent les recueils de hadiths comme des instruments importants servant à déterminer la sunna, la «tradition» musulmane. Le hadith était à l'origine une tradition orale qui rapportait les actions et coutumes de Mahomet. Cependant, à partir de la première fitna, au VIIe siècle, ceux qui ont reçu les hadiths ont commencé à questionner les sources des paroles[25]. Leur crédibilité est le plus souvent proportionnelle au crédit des témoins qui les ont rapportés. Cette chaîne de témoins est nommée isnad. Il est le plus souvent admis que c'est au cours du règne du calife Umar II, au VIIIe siècle, qu'ont commencé les transcriptions par écrit de grands recueils de hadiths, qui se sont stabilisés au siècle suivant. Ces recueils sont , toujours actuellement, pris comme références dans les sujets en rapport avec le fiqh ou l'histoire de l'islam. Les authentiques sont admis par la totalité des musulmans sunnites.

Une grande majorité de sunnites considèrent les hadiths comme des suppléments et des clarifications principales au Coran. Dans la jurisprudence islamique, le Coran contient le germe de nombreuses règles de comportement attendues d'un musulman. Cependant, de nombreux sujets, religieux ou profanes, ne sont pas encadrés par des règles coraniques. Les musulmans croient par conséquent qu'en examinant le mode de vie, ou sunna, de Mahomet et ses compagnons, ils pourront découvrir les comportements à imiter et ceux à éviter. Les penseurs musulmans trouvent utiles de savoir comment Mahomet ou ses compagnons ont expliqué les révélations, ou à quelle occasion Mahomet les a reçues. Quelquefois, cela clarifiera un passage qui semblerait obscur autrement. Le contexte pouvant complètement bouleverser le sens qu'on peut donner à un verset. Les hadiths sont aussi une source historique et biographique.

Ils sont reconnus comme une source d'inspiration religieuse, tandis que certains musulmans considèrent que l'unique Coran est suffisant. Les chiites ont en effet plus de réserves à leur égard car ils montrent que Mahomet n'a pas parlé des choses qui sont principales dans le courant chiite, ce qui fait qu'ils ont élaboré leurs propres ouvrages. Entre autres, ils n'éprouvent pas de gêne à la reproduction de visages humains, comme ceux de personnalités cultes telles Ali et Hussein, tandis que plusieurs hadiths laissent penser que cela est proscrit par Mahomet.

L'au-delà

Les musulmans croient qu'un certain nombre d'évènements surviennent après la mort dont principaux sont :

La majorité des musulmans croient à la question, au supplice ainsi qu'à la félicité de la tombe. Ceci n'est pas mentionné dans le Coran mais dans la sunna. Selon cette dernière, après la mort, toute personne sera questionnée dans sa tombe par deux anges du nom de Mounkar et Nakir : «Qui est ton Seigneur ? Qui est ton prophète ? Quelle est ta religion ?». Les musulmans pieux répondront correctement à ces questions et auront la félicité dans leur tombe, alors que les non-musulmans et certains musulmans désobéissants n'y répondront pas correctement et seront châtiés.

La prédestination

La prédestination fait partie des fondements essentiels de l'islam. Elle consiste à croire que tout ce qui se produit dans ce monde - qu'il s'agisse de nos actes volontaires ou involontaires - est prédestiné par Allah. Sa volonté se réalise toujours selon sa sagesse éternelle. Ainsi, toute chose – bonne ou mauvaise - qu'Allah a su qu'elle existera se réalisera en temps voulu. Et celle dont Allah n'a pas voulu l'existence, ne se réalisera pas. Donc, si l'ensemble des gens se mobilisent pour nous faire profiter d'un bienfait ou pour nous causer un mal qui ne nous a pas été prescrit, ils n'y parviendront pas.

Allah a tout prescrit dans le «tableau préservé» (al-lawhou al-mahfoûdh) comme l'apprend le Coran : «C'est Nous (Allah) qui ressuscitons les morts. Nous faisons inscrire ce qu'ils ont fait et les conséquences de leurs œuvres. Et Nous avons dénombré toute chose dans un Tableau clair.»[27]

Autres croyances

Interdits alimentaires

Articles détaillés : Halal et Haram.

La loi islamique apporte un ensemble de règles prescrivant ce que les musulmans doivent manger. Ces règles spécifient ce qui est halal (halāl), c'est-à-dire légal. Ces règles se trouvent dans le Coran, qui décrit aussi ce qui est illégal ou haram (harām). Il existe aussi d'autres règles venant s'ajouter à celles-ci qui ont été émises dans des fatwas par des mujtahids; mais elles ne sont suivies que par leurs propres disciples et non la totalité des musulmans.

La loi islamique interdit aux musulmans de consommer de l'alcool, de boire ou de manger du sang et ses produits dérivés, et de manger la viande d'animaux carnivores ou omnivores comme le porc, le singe, le chien ou le chat (les poissons piscivores ne sont pas reconnus comme carnivores). Pour que la viande d'un animal terrestre soit halal, il faut que l'animal soit abattu de manière correcte par un musulman ou par des «gens du livre» tout en mentionnant le nom de Dieu (Allah en arabe). L'animal ne doit par conséquent pas être tué en l'ébouillantant ou par électrocution et la carcasse doit être saignée avant d'être consommée. Différentes règles s'appliquent aux poissons. Généralement, les poissons à écaille sont toujours halal, quoique certaines fatwas déclarent les poissons dépourvus d'écailles (comme le poisson-chat) et les coquillages comme haram. Les règles d'interdiction concernant les animaux peuvent être contournées lorsque un musulman risque de mourir de faim et qu'aucune nourriture halal n'est disponible.

L'abattage rituel islamique est nommé dhabiha (dhabīḥah) Selon certaines fatwas, l'animal ne peut être abattu que par un musulman. Cependant, d'autres fatwas considèrent que selon le verset 5 :5 du Coran, l'abattage peut être fait par des «gens du livre»[28]. La viande kasher est reconnue comme halal.

Symboles et représentations

La Grande mosquée de Kairouan fait partie des grands chefs-d'œuvre de l'architecture musulmane. Fondée en 670, elle date dans son aspect actuel du IXe siècle, Kairouan, Tunisie.

Les sunnites ne sacralisent pas d'icônes. Selon un hadith de Mahomet, la malédiction de Dieu s'abat sur toute personne produisant (par le dessin, la sculpture... ) un être pourvu d'âme y compris les animaux, car cela est reconnu par eux comme allant contre l'esprit du monothéisme. Un certain aniconisme ou alors un iconoclasme plus ou moins strict existe par conséquent dans l'islam. Ainsi, les musulmans se servent plutôt de versets du Coran calligraphiés comme par exemple dans le palais de l'Alhambra, des formes géométriques (arabesques) ou de représentation de la Ka'ba pour décorer les mosquées, les maisons et les lieux publics.

On associe fréquemment le symbole du croissant et de l'étoile à l'islam, quoiqu'il lui soit antérieur. Il s'agit à l'origine du symbole de l'Empire byzantin, repris à sa chute par l'Empire ottoman[29].

Un des symboles islamiques est la couleur verte. Du temps de Mahomet, les premiers drapeaux brandis par les guerriers musulmans étaient verts. L'attrait de cette couleur est simple : les Arabes étant un peuple du désert, le paradis a pour eux été décrit comme verdoyant, où des sources d'eau couleraient en abondance, où les fidèles y porteront des habits de soie verts (Coran 18 :31). Avant l'islam, la légende d'al-Khadir (celui qui est vert), témoigne de l'importance de cette couleur pour ce peuple. Enfin, Mahomet aurait déclaré que le vert était sa couleur préférée et portait fréquemment des habits et un turban de cette couleur. Jadis, seuls les califes étaient autorisés à porter un turban de cette couleur[30]. On retrouve la symbolique du vert comme symbole du panarabisme actuellement.

Organisation

Le califat

Les califes (arabe : ????? signifiant «successeur» ou «représentant») ) désignent les successeurs de Mahomet. Le porteur du titre a pour rôle de garder l'unité de l'islam et tout musulman lui doit obéissance, dans le cadre de la charia : c'est le dirigeant de l'oumma, la communauté des musulmans.

Un différend entre sunnites et chiites conduira le califat à se diviser en deux visions particulièrement différentes : les premiers considèrent que le calife doit être élu pour ses qualités morales et islamiques, et cela en dépit de ses origines. Les seconds considèrent que seul un successeur filial de Mahomet peut prétendre à ce titre. Un seul calife aurait par conséquent de grandes difficultés à diriger la totalité de l'actuelle communauté musulmane.

Mahomet est mort sans désigner de successeur et sans laisser un dispositif pour en choisir un, mais plusieurs actes ont poussé l'unanimité des musulmans de l'époque à conclure qu'il préférait Abu Bakr (de son vivant même quand il était malade, il lui a demandé, ainsi qu'à personne d'autre, de diriger la prière). Donc, le califat a été établi. Le calife a pour rôle de garder l'unité de l'islam et tout musulman lui doit obéissance : c'est le dirigeant de l'oumma, la communauté des musulmans. Le titre khalifat rasul Allah, signifiant «successeur du messager de Dieu» est devenu le titre courant.

Les chiites ne reconnaissent que le quatrième calife, étant Ali, père de l'ensemble des imams. Les chiites estiment que le calife suivant, Yazid Ier a été coupable de la mort d'Hussein, et par là toute succession de califes aurait perdu sa légitimité.

Certains califes étaient fréquemment nommés amīr al-mu'minīn ???? ???????? «commandeur des croyants». Le titre a été raccourci et francisé en «émir».

Aucun des premiers califes n'a dit avoir reçu des révélations divines, comme ce fut le cas pour Mahomet, soucieux de rester dans le droit chemin et craignant Allah. Mahomet étant le dernier prophète, aucun des califes n'a dit être un nabī, «prophète» ou un rasul «messager divin». Les révélations faites à travers Mahomet ont rapidement été codifiées et écrites dans le Coran, qui a été accepté comme autorité suprême, limitant ainsi ce que le calife pouvait diriger. Cependant, les premiers califes étaient les chefs spirituels et temporels de l'islam, et insistaient sur le fait que l'obédience au calife en toutes choses était la marque d'un bon musulman. Le rôle est devenu cependant strictement temporel avec l'ascension des oulémas, et l'éloignement de certains califes de la pratique pure de la religion.

Après les quatre premiers califes (Abou Bakr, Omar, Uthman et Ali ibn Abi Talib), le titre a été revendiqué de manière controversée par les Omeyyades, les Abbassides et les Ottomans, mais aussi par d'autres lignées en Espagne, en Afrique du nord et en Égypte. La majorité des dirigeants musulmans portaient simplement le titre de sultan ou émir, et prétaient allégeance à un calife qui avait fréquemment peu d'autorité. Le titre n'existe plus depuis que la république de Turquie a aboli le califat ottoman en 1924.

Tandis que le califat a été un sujet de discorde entre dirigeants musulmans, il a été peu évoqué depuis 1924. De nombreux musulmans souhaiteraient le rétablissement du califat, mais des restrictions mais aussi l'activité politique de nombreux pays à majorité musulmane, combinés aux obstacles pratiques à l'unification de plus de cinquante États-nations en une seule institution ont limité les efforts pour le faire revivre.

La loi islamique

Mosquée bleue à Mazar-e-Charif, en Afghanistan. Devant, deux musulmanes portant la burka
Articles détaillés : charia et Droit musulman.

La charia est la loi islamique. Le Coran est la source principale de la jurisprudence islamique (fiqh). Pour les Sunnites, la sunna n'est pas un texte en soi comme le Coran, mais veut dire la totalité des actes et paroles du prophète. La place des hadiths fait l'unanimité dans la loi islamique. L'ensemble des religieux admettent de contredire leurs jugements personnels si un hadith authentique va à l'encontre de ce jugement. Deux ouvrages compilent les hadiths authentiques : le "Sahîh" d'Al-Bukharî et celui de Muslim, mais également de récents travaux gigantesques de l'imam Al-Albani. L'ijma et le qiyas (raisonnement analogique) sont le plus souvent reconnus comme les sources tertiaires et quaternaires de la charia, mais ceci est contesté par certains religieux selon qui seuls les hadiths et le Coran sont source de loi, comme certains hanbalites.

La loi islamique couvre l'ensemble des aspects de la vie, depuis les sujets particulièrement généraux de gouvernement et de relations étrangères jusqu'aux sujets de la vie quotidienne. Les lois islamiques qui ont été inscrites expressément dans le Coran sont nommées hudud et traitent particulièrement des cinq crimes de vol, attaque, intoxication, adultère et fausse accusation d'adultère, le meurtre étant classé au-dessus de ces cinq crimes et juste au-dessous de l'associationisme. Pour chacun de ces crimes, une punition nommée hadd est prévue. Le Coran détaille aussi les lois portant sur l'héritage, le mariage, les compensations pour blessures et meurtres, mais aussi des règles régissant les fêtes, la charité et la prière. Cependant, ces prescriptions et ces prohibitions peuvent être particulièrement larges, par conséquent leur application en pratique peut fluctuer. Les penseurs musulmans (oulémas), ont élaboré des dispositifs de loi basés sur ces règles larges, s'appuyant aussi pour cela sur les hadiths et leurs interprétations.

Lorsque des musulmans sont divisés sur un sujet spécifique, ils peuvent demander assistance à un mufti (juge islamique), qui peut leur donner des conseils sur la charia et les hadiths.

Sources de législation sunnite

Pour les musulmans le Coran a été révélé par Allah ce qui en fait la première source de législation dans l'islam.

Les hadiths, la totalité des dires et faits du Prophète, est la seconde source de législation. La sunna («tradition») a été rassemblée et classée par les savants sunnites dans plusieurs œuvres comme Mohammed al-Bukhari.

La troisième source de législation est l'unanimité, al ijmaa. Cela en se référant à une citation de Mahomet qui dit que les musulmans ne font pas l'unanimité sur quelque chose de faux.

La quatrième source est l'ressemblance, al-qiyâs (??????, littéralement «la mesure») qui sert à tirer le jugement d'une chose pour laquelle il n'y a pas de législation à partir du jugement d'une chose analogue.

Il est à noter que certaines de ces sources de législation ont été mises en œuvre après la mort de Mahomet et sont reconnues comme illicites (haram) par d'autres groupes de l'islam organisés en rite ou madhhab.

Clergé

Sunnisme

Il n'y a pas de clergé dans le sunnisme. L'imam n'est pas un prêtre mais bien un membre de la communauté musulmane qui conduit la prière : il est «celui qui se met devant pour guider la prière» et n'est pas nécessairement un théologien : en arabe, l'imam veut dire «chef» ou «guide», et dans le sunnisme, il suffit que le chef soit musulman, sage, connaissant les piliers de l'islam et ait appris une grande partie du Coran par cœur pour être à la tête d'une communauté, d'un État. Le muezzin, celui qui fait l'appel à la prière, n'est pas un prêtre non plus.

L'islam reconnaît divers niveaux de compétences religieuses parmi ses fidèles : L'explication du Coran s'appelle tafsîr. Et l'ijtihâd est la recherche de solutions nouvelles à partir des textes de référence pour répondre aux problématiques des populations musulmanes sur leurs affaires religieuses (??????? [`ibādāt], pratiques cultuelles, pl. de ?????? [ibāda]) ou sociales (???????? [mu`āmalāt], «comportements», pl. de ????????? [mu`āmala]) dans une condition sociale, politique ou économique inédite.

  1. al-mujtahid al-mutlaq, capable de «se battre» en absence de texte, comme l'indique la racine de mujtahid, pour en tirer une casuistique, rapprocher des textes traitant des sujets identiques et en tirer la synthèse, élaborer les principes juridiques sans référence à une école spécifique. Ces compétences sont reconnues exceptionnelles et rarissimes ;
  2. al-mujtahid al-mutlaq al-muntasib, le même mais dans le cadre d'une école interprétative ;
  3. al-mujtahid fil-madh'hab, dans le cadre d'une école interprétative, capable d'élaborer des réponses juridiques sur des questions nouvelles ;
  4. al-'âlim al-mutabahhir, le vulgarisateur des grands anciens qui doit connaître le Coran et la Sunna ;
  5. al-'âmîy, celui qui ne connaît que les grandes lignes de l'islam.

Les savants exégètes sont reconnus comme les «successeurs» des prophètes.

Chiisme

Le chiisme orthodoxe de la secte usuli (clergé des ayatollah) reconnaît, a contrario, un clergé à plusieurs niveaux hiérarchiques, alors que le sunnisme rejette cette idée d'un clergé central jouant le rôle d'intermédiaire obligé. Par bien des aspects, l'islam, pour sa partie sunnite, est une religion décentralisée.

En Europe et dans certains pays musulmans, les gouvernements réclament un alignement de la formation des imams sur la formation des ministres des autres religions, c'est-à-dire trois ou quatre ans d'étude au minimum.

Calendrier islamique

Décorations au sein de la médersa Tilla-Kari de Samarcande en Ouzbékistan. Un joyau exceptionnel de l'architecture islamique
Article détaillé : Calendrier musulman.

L'an 1 de ce calendrier a débuté le premier jour de l'hégire, le 1er Mouharram (le 15 ou le 16 juillet 622 de l'ère chrétienne, selon les auteurs théologiens ; la première époque est dite «astronomique», la seconde «civile»). Ce calendrier a été adopté dix ans après cet événement. On indique qu'une date est donnée dans ce calendrier en ajoutant la mention (calendrier musulman) , (calendrier hégirien) , (ère musulmane) ou (ère de l'Hégire) ; ou en abrégé, (H) ou (AH) (du latin anno Hegiræ). Ce calendrier est caractérisé par des années de 12 mois lunaires qui sont plus courtes que les années solaires. Une année lunaire compte 11 jours de moins qu'une année solaire.

Chaque mois démarre au premier croissant de Lune visible à partir de la nouvelle Lune : selon l'endroit d'où est effectuée l'observation, le mois peut démarrer plus ou moins tôt.

Variantes théologiques

Tableau qui résume les différents groupes musulmans

Les croyants se partagent en trois branches principales : le sunnisme rassemble à peu près 90 % des musulmans, le chiisme à peu près 10 %, l'ibadisme moins de 1 %.

La relation directe de l'homme à Dieu par le Coran et la liberté religieuse va amener une multiplication des tendances religieuses. L'absence de clergé permet l'existence de différentes normes juridiques, et différentes écoles religieuses. À la mort du prophète, des différences religieuses importantes et la conquête arabe fulgurante provoquent des rivalités politiques. Énormément de questions sur la liberté de l'homme, le péché, la foi, etc. amènent à la constitution de théologies musulmanes qui essayent de donner des réponses aux questions ainsi qu'aux problèmes non détaillés par les textes divins, et de faire face aux défis de la vie humaine.

Le sunnisme

Le sunnisme (de sunna, «tradition») est le courant reconnu orthodoxe, et de loin le plus commun. Le sunnisme s'organise lui-même en différentes écoles juridiques. Il y en a actuellement quatre, mais il y en a eu d'autres dans le passé. Ces écoles s'acceptent les unes les autres, organisant ainsi un relatif pluralisme en matière de normes juridiques mais ont une foi commune. Ce sont , dans l'ordre de leur apparition : le hanafisme (de Abû Hanifâ, 700-767)  ; le malékisme (de Malîk Ibn Anas qui vécu entre 712 et 796)  ; le chaféisme de Al-Shafi'i 768-820)  ; le hanbalisme de Ibn Hanbal (781-856). Ces quatre écoles ont donné forme à plusieurs groupes musulmans sunnites. Les sunnites se font appeler ahlou s-sounnah par opposition aux divers groupes reconnus égarés.

Le chiisme

Le chiisme est divisé en différentes branches, dont les trois principales sont le chiisme duodécimain (90 % des chiites) qu'on peut séparer en deux grands groupes, les «orthodoxes», tels les usuli (clergé d'ayatollah, la plus commune), akhbari, shayki, et les «hétérodoxes», tels les alaouites ou «Nusayri» de Syrie, les alévis de Turquie, les Ahl-e Haqq d'Iran et Irak, les Shabaks, Kakaï, Kirklar etc.  ; le chiisme septimain (ou ismaélien)  ; le chiisme quintimain ou zaydisme du Yémen ; et enfin les druzes de Syrie / Israël / et du Liban.

Le kharidjisme

Ghardaïa, la vieille ville ibadite en Algérie

Le Kharidjisme se divise à son tour en diverses communautés et tendances (Sufrites, Ibadites, etc). Actuellement l'unique tendance kharidjite qui ne s'est pas éteinte ou marginalisée est l'ibadisme. Il se retrouve dans le sultanat d'Oman (qui pratique un ibadisme d'État), et dans quelques régions du maghreb particulièrement situées : en Algérie (chez les Berbères de Ghardaïa) et en Tunisie (île de Djerba).

Autres

Un quatrième courant, qui a disparu au moyen-âge, le motazilisme, est une école interprétative rationaliste, en conflit avec le sunnisme naissant, est apparu à la fin du califat Omeyyade, au milieu du VIIIe siècle, et a été éradiqué au XIe siècle par le sunnisme, surtout par les Acharites (disciples de al-Ach'ari 873 - 935). Cette école, dont des textes ont été redécouverts au XIXe siècle, connaît une petite résurgence depuis cette date chez certains intellectuels, mais sans base populaire notable.

Un marabout et son chapelet (1890)

Une théologie populaire s'est aussi développée dans le maraboutisme, lequel pratique le culte des saints, polythéisme expliquant le fait que ce courant soit rejeté par l'unanimité des sunnites. En effet, ce genre de culte est passible de la peine de mort selon la charia. Le mot «marabout» vient de l'arabe murâbit, qui sert à désigner un homme vivant dans un ribât, un couvent fortifié. Ces religieux particulièrement mystiques jouent à la fois les rôles de prédicateur, de sorcier, d'éducateur et de chef politique. Ils sont investis de pouvoirs surnaturels ; leur pratique du Coran, dans des civilisations où l'écriture a été apportée par l'islam, les dote en effet d'un pouvoir sacré. Ils ont trouvé un terrain de prédilection en Afrique où, dès le XVIe siècle, les souverains convertis réclament des marabouts aux autorités arabes. Vivant des dons de croyants, les marabouts constitués à l'école coranique enseignent l'islam classique, non sans lui ajouter des pratiques populaires et superstitieuses, ou alors magiques, rejoignant quelquefois des croyances animistes respectant les traditions de l'Afrique. La réputation de leurs pouvoirs miraculeux les apparente alors plus à des sorciers qu'à des imams. Le culte des saints qui caractérise désormais le maraboutisme a élargi le sens du mot «marabout», qui a fini par désigner le saint vivant ou mort, le monument qui abrite sa tombe, les successeurs du saint, etc. Ils sont reconnus non-musulmans par l'islam orthodoxe.

Pour compléter la présentation de la religion musulmane, on ne peut éluder les pratiques populaires de l'islam. Fréquemment issues de syncrétismes avec les religions préislamiques, elles sont toujours particulièrement présentes dans les sociétés rurales respectant les traditions, qui mélangent animisme, culte des ancêtres, et religion révélée, s'exprimant principalement, en ce qui concerne l'islam, à travers des «confréries musulmanes». Ces mouvements ou confréries s'apparentent grossièrement aux ordres religieux chrétiens non cloîtrés. Certains sont condamnés par l'islam qui les trouve hétérodoxes et réinstauratrices des vestiges archaïques de croyances superstitieuses. Il faut aussi mentionner la naissance, au XXe siècle, des musulmans réformés ou libéraux qui visent à un aggiornamento général.

La Zaouïa

Article détaillé : Zaouïa.

Tout d'abord, ce terme sert à désigner un emplacement ou un local réservé à l'intérieur d'une structure plus vaste où les soufis (mystiques) pouvaient se retirer comme le laisse entendre le sens de la racine du mot arabe (angle ou recoin).

Par la suite, le mot sert à désigner un complexe religieux comportant une mosquée, des salles réservées à l'étude ainsi qu'à la méditation ainsi qu'une auberge pour y recevoir les indigents. On y effectue les pratiques spirituelles et on y enterre les saints fondateurs des confréries soufies.

La communauté soufie (?????? [rābita]) se regroupe dans un ribat (????? [ribāt]) quelquefois fortifié. Au Maghreb, ces communautés se sont développées dans le cadre urbain sous la forme des zaouïas. Les membres de ces confréries se font quelquefois appeler marabouts (??????? [marbūt] ou ??????? [murābit]).

Le soufisme

Shirdi Saï Baba (1838-1918) est un brahmane devenu fakir, yogi, et sadhu, puisque reconnu par les musulmans, tout autant que par les hindous (qui voient en lui un avatar de Shiva), comme un saint homme, et un grand sage. Un jour, il s'installa dans une mosquée pour y vivre toute sa vie, recevant des offrandes qu'il partageait avec les animaux. Les indiens de toute confession eurent tôt fait de voir en lui un baba (père), proche du soufisme et de l'hindouisme à la fois, enseignant sur le Coran et les écrits sacrés hindous en même temps, car on dit qu'il réalisa nombre de miracles, de son vivant et après sa mort. Il fut enterré à sa demande dans un temple hindou qui lui est désormais consacré à Shirdi.
Photo d'un fakir à Vârânaçî (1907)  : l'islam en Inde, sous l'influence de l'hindouisme et par le biais du soufisme, donna naissance aux célèbres ascètes musulmans les fakirs, de l'arabe : faqīr ????, lit. pauvre) dont aucun élément extérieur ne les différencie de leurs confrères hindous, les sadhus.

Le terme «soufi» apparaît pour la première fois dans la seconde moitié du VIIIe siècle de l'hégire pour désigner des ascètes.

Les soufis sont des mystiques musulmans qui prient, jeûnent, portent des vêtements rugueux (l'arabe sûf, veut dire «bure», «laine», car les premiers ascètes musulmans furent ainsi désignés à cause des vêtements de laine qu'il portaient ; (ils peuvent porter le muruga, manteau fait de morceaux rapiécés symbolisant le fagr, c'est-à-dire l'illusion du monde[31]).

Le soufisme peut être reconnu comme une doctrine ésotérique de l'islam et un mouvement mystique et ascétique ayant influencé les dissidences chiites. Elle connait son développement maximum à Bagdad entre 750 et 950. Le soufisme est par conséquent une forme mystique de l'islam, suivi par certains musulmans (ceux qui sont alors nommées soufistes). Les soufis considèrent le plus souvent que suivre la loi ou la jurisprudence islamique (fiqh) n'est que le premier pas sur le chemin de la soumission idéale. Ils se concentrent sur des aspects internes ou plus spirituels de l'islam, comme la perfectibilité de la foi ou la soumission de l'égo (nafs). La majorité des ordres soufis, ou tariqas, se rapprochent soit du sunnisme, soit du chiisme. On les trouve dans n'importe qui islamique, du Sénégal jusqu'à l'Indonésie. Leurs croyances font l'objet de critiques, fréquemment formulées par les salafistes ou alors par le reste des sunnites, qui considèrent que certaines de leurs pratiques sont contre la lettre de la loi islamique.

En Afrique noire, il existe deux grandes confréries, la al-qâdiriyya, fondée en 1166, en particulier active du Moyen-Orient à l'Inde, et la al-tidjâniyya, fondée au Maghreb à la fin du XVIIIe siècle par Ahmed Tiijânî (mort en 1815) et répandue en Afrique subsaharienne. Ces deux tarîqa (doctrines) professent l'adhésion sans restriction aux préceptes coraniques. (prières, aumône, jeun, pèlerinage à la mecque, eviter de faire du tort à son prochain, amour... etc) le tidjanisme.

Madaniya

La Madaniyya est une confrérie sunnite reliée au patrimoine du prophète Mahomet par une chaîne de transmission traversant quinze siècles. Elle est fondée tout au début du XXe siècle par le Cheick Muhammad b. Kalîfa al-Madanî (1888/1959). Après son retour de Mostaganem (Algérie) où il a passé trois ans en compagnie de son maître Ahmad al-'Alâwî, il s'installe en Tunisie et commence une vie spirituelle qui allait durer 40 ans, passés dans la diffusion de la voie spirituelle. Il débute ses prêches et discours dans les campagnes et les zones rurales avant de s'attaquer aux grandes villes de la Tunisie. Selon l'étude de S. Khlifa, il laisse entre cinq et sept milles disciples ainsi qu'une dizaine d'ouvrages édités. Toute sa vie durant, il n'a jamais cessé de former les aspirants, de purifier les âmes et d'instruire ses disciples surtout par les sciences religieuses classiques telles que le droit musulman, la théologie musulmane et la langue arabe. Il laisse une littérature abondante axée sur la moralité religieuse, la spiritualité sunnite et l'impératif d'observer les préceptes de l'islam. En outre son exégèse coranique de certaines sourates et versets (Sourate al-Wâqi'a, al-Fâtiha, quelques versets de sourates al-Nûr), il compose un recueil de poésie et un commentaire de rhétorique. Sa doctrine spirituelle se distingue par son insistance sur le caractère indissociable entre la haqîqa (le savoir ésotérique) et la charî`a (le savoir exotérique). Une attention spécifique est accordée à la morale de la conduite spirituelle et surtout à l'égard du prophète, du cheikh et des autres croyants. Il en va de même pour la solidarité sociale et les œuvres de charité qui occupent une place de choix dans son enseignement. Les réunions quasi quotidiennes, hebdomadaires et annuelles (à l'occasion de la nativité du prophète : le mawlid/mouloud) permettent d'exhorter les disciples à accomplir les devoirs religieux, de former un ordre soudé[32].

Les Druzes

Cheikh Druze du Chouf (Liban)

Les Druzes (arabe  : Darazī ????, pl. durūz ????), population du proche-Orient professant une religion musulmane hétérodoxe (branche de l'Ismaélisme), sont établis dans le sud du Liban, dans le sud de la Syrie (où ils occupent surtout la zone montagneuse du Hawran, connue sous le nom de djebel Druze) et dans le nord de l'état d'Israël, en Galilée. Le druzisme est une doctrine philosophique basée sur l'initiation et la recherche du côté ésotérique de la religion musulmane.

Leur interprétation de l'islam est secrète et n'est révélée aux fidèles qu'après divers degrés d'initiation, elle s'appuie sur la croyance en la métempsycose. En effet, certains versets du Coran sont quelquefois interprétés comme allant dans le sens de la métempsycose. Par exemple au verset 28 de la seconde sourate, "La Vache" (Al-Baqara), il est dit : «Comment pouvez-vous renier Dieu tandis qu'il vous a donné la vie, tandis que vous en étiez privé, puis Il vous a fait mourir, puis Il vous a fait revivre et enfin vous retournerez à Lui». Ils sont estimés a à peu près 1 million d'individus.

La naqshbadiya

La naqshbadiya, fondée au XIVe siècle, est toujours bien implantée en République autonome du Daghestan et au Turkménistan. Fondée par Muhammad Baha'al-ddîn Naqshband, elle concerne à peu près 10% des musulmans pratiquant dans ces régions et 300 000 personnes en ex-Union soviétique. La confrérie a aussi des membres dans les régions telles que la Chine ou l'Afghanistan. Elle s'est illustrée par sa résistance à des années d'athéisme d'État. Lors de l'initiation (talqîn), le disciple s'engage par serment à suivre la voie (al-tarîqa) qui le mènera à Dieu. Un diplôme lui est donné. Une cérémonie rituelle hebdomadaire, des prières supplémentaires, des veilles, des jeûnes, des pèlerinages forment la pratique. Les membres versent jusqu'à 30% de leur salaire à la communauté.

La al-sanûsiyya

Fondée au début du XIXe siècle, est active en Libye et dans les régions sahariennes.

Le mouridisme

Article détaillé : Confrérie des Mourides.

La Nation of Islam américaine

Article détaillé : Black Muslims.

Fondée à Détroit en 1931, sous le nom de Allah Temple of Islam, par Wallace D. Ward (v. 1877-1934), l'association Nation of Islam, réservée aux Noirs, repose à l'origine sur des croyances quelquefois éloignées de l'islam orthodoxe, même si elle respecte les cinq prières quotidiennes et l'interdiction de consommer du porc ou de l'alcool. Actuellement, cependant, le mouvement qui a pris le nom de World Community of Islam in the West (W. C. I. W. ), puis celui de American Muslim Mission (A. M. M. ), avant de se décentraliser totalement, est entré dans le sunnisme. En outre, la majorité des restrictions raciales ont été abolies.

Les Ahmadîs

Mirzâ Ghulâm Ahmad (v. 1839-1908), un musulman né à Qâdiyân au Panjâb, fonde la communauté religieuse organisée, l'ahmadiyya. Il fait la paix avec les Anglais et stoppe tout autre prosélytisme en se présentant comme une réapparition du Messie (Jésus pour les chrétiens, Avatâr de Vishnou pour les hindous). À sa mort, ses adeptes élisent un calife et vivent en communauté indépendante. Actuellement, particulièrement dynamiques, les Ahmadîs sont à peu près 500 000, dont la moitié au Pakistan et le reste en Inde, au Nigeria, au Surinam, aux États-Unis, etc. Ils ont été déclarés non musulmans et persécutés en Afghanistan, au Pakistan, et en Arabie saoudite.

Le Tablîgh

Fondé en 1927, en Inde, par Muhammad Ilyas, un érudit musulman. Le Jama'at al-tablîgh est une association cosmopolite dirigée actuellement par des Arabes. Elle se fixe pour objectif de ramener à une pratique stricte de l'islam les musulmans égarés : «l'islam va s'étendre où s'étendent le jour et la nuit, et Dieu ne va pas quitter une maison sans que cette religion n'y entre.»

Pacifique et apolitique, ce courant prêcheur s'appuie sur des groupes de missionnaires de nationalités différentes pour faire du porte-à-porte (la al-jawla, la «tournée») et répandre les idées du tablîgh (la «proclamation»). Les principes en sont fort simples : la profession de foi, la prière, la connaissance de Dieu, l'intention sincère et le respect du musulman. Des voyages de plusieurs jours à plusieurs semaines (khouroudj) sont aussi organisés dans l'objectif de répandre la religion musulmane.

Les Frères musulmans

Le groupe des frères musulmans est fondé en 1928 par Hassan el Banna en Égypte. Il est déterminé à lutter contre "l'emprise laïque occidentale" et "l'imitation aveugle du modèle européen" : son but est de passer par la politique pour instaurer un régime fondé sur l'islam dans tout pays où ils seraient implantés.

Lieux saints

La Ka'ba, à La Mecque
Article détaillé : Lieux saints de l'islam.

La Mecque (Makkah) en Arabie saoudite, abrite la Ka'ba («le Cube»). Selon la tradition, il est le premier lieu de culte, bâti par Adam (Adam) sur Terre, puis reconstruit par Ibrahim (Abraham). Jusqu'à l'avènement de l'islam, il était dédié au dieu arabe Houbal, qui était vénéré par des rites de circonvolution autour de la pierre noire. Tout musulman se doit d'y faire un pèlerinage au moins une fois dans sa vie s'il en a la capacité physique et financière.

Médine (Almadinah), est la ville où émigra Mahomet après s'être enfui de La Mecque, est la seconde ville sainte de l'islam.

Jérusalem (al-Qods) est la troisième ville sainte. C'est l'endroit vers lequel le prophète Mahomet aurait effectué le voyage nocturne et l'ascension. Le pèlerinage sunnite n'est admis que vers ces trois villes.

Les chiites reconnaissent deux autres lieux saints : Nadjaf, en Irak et Kerbala, lieu du martyre d'Hussein, petit-fils du prophète Mahomet et fils de Ali, troisième imâm, mais aussi ses compagnons, venus à Kerbala pour défendre l'imamât c'est-à-dire la succession par l'imam Ali gendre du prophète et Hussein son fils (Hassan, son frère ainé ayant été tué). Ce martyre est le mythe fondateur du chiisme. L'ensemble des ans, a lieu la commémoration de ce massacre, à Kerbala.

Les musulmans d'Éthiopie rajoutent à cette liste une quatrième ville sainte, celle d'Harar.

Relation de l'islam aux autres religions

L'islam reconnaît l'ensemble des pères fondateurs du judaïsme (Moïse, David, Salomon) comme des prophètes, sans pour tout autant s'y limiter, et établit en général les prophètes comme moyens pour Dieu de rappeler les hommes vers la foi en Lui et un comportement de droiture.

Îsâ (Jésus de Nazareth) est un prophète, dont le retour est attendu à la fin des temps. Cependant, ils ne croient pas qu'ils soit mort, ni ressuscité, mais qu'un autre condamné a été crucifié à sa place[33].

Il y a une controverse parmi les musulmans quant à l'existence de l'Antéchrist. Ce dernier n'est pas mentionné dans le Coran, mais certains hadiths parlent de lui[34] et du fait que Jésus le combattra et détruira les croix à la fin des temps.

L'attitude de l'islam comparé à ces deux religions antérieures, qu'ils nomment «religions du Livre», consiste à la fois à les respecter, leur reconnaître une certaine vérité, et les considérer comme ayant été corrompues au fil du temps par les passions des hommes (manipulations servant des besoins politiques, injustice, excès, etc. ) (sourate 17, 30... ). Mahomet, reconnu comme le dernier prophète par cette religion, étant nommé à rétablir le message dans sa vérité essentielle, c'est-à-dire telle que définie par Ibrahim (Abraham).

L'apostasie dans l'islam vers une autre religion, quelle qu'elle soit, est résolument interdite dans le Coran, tout comme dans la pratique religieuse du Bahaïsme qui est issu de l'Islam.

Histoire

L'islam est apparu en Arabie au VIIe siècle sous l'impulsion du prophète Mahomet. Un siècle après sa mort, un empire islamique s'est étendu de l'océan Atlantique dans l'ouest vers l'Asie centrale dans l'est . Ce dernier n'est pas resté unifié longtemps ; le nouveau régime a rapidement fini en guerre civile (voir Fitna) et plus tard affectée par une deuxième Fitna. Par la suite, il y eut des dynasties rivales réclamant le califat, ou la conduite du monde musulman, et énormément d'empires islamiques furent gouvernés par un calife incapable d'unifier le monde islamique.

Jeunes mauritaniens dans une Madrasah

En dépit de ce morcellement de l'islam comme communauté politique, les empires des califes d'Abbassides, l'empire moghol et les Seldjoukides étaient parmi les plus grands et les plus puissants au monde. Les Arabes produisirent bon nombre de centres islamiques, de scientifiques, d'astronomes, de mathématiciens, médecins et d'illustres philosophes pendant l'âge d'or de l'islam (voir Sciences et techniques islamiques). La technologie s'épanouit ; un investissement soutenu dans les infrastructures, telles que des dispositifs d'irrigation et des canaux; et en particulier, l'importance de lire le Coran produisuirent un niveau assez élevé de l'instruction parmi la population.

Plus tard, aux XVIIIe et XIXe siècles, plusieurs régions islamiques tombèrent sous les puissances impériales européennes. Après la première guerre mondiale, les restes de l'Empire ottoman furent partagés sous forme de protectorats européens.

Bien qu'affectée par diverses idéologies, telles que le communisme, pendant une bonne partie du XXe siècle, l'identité islamique et la prépondérance de l'islam sur des questions politiques augmentèrent au cours de la fin du XXe siècle et le début du XXIe siècle. La croissance rapide, les intérêts occidentaux dans des régions islamiques, les conflits internationaux et la globalisation influencèrent l'importance de l'islam dans le moulage du monde du XXIe siècle.

Voir aussi

Bibliographie

Avertissement : la bibliographie ci-dessous est proposée à titre indicatif. La littérature sur l'islam étant particulièrement abondante, seuls quelques livres sont proposés. Cependant, ces livres n'ont pas tous la même valeur didactique et leur choix repose sur celui de plusieurs éditeurs de cet article. Leur présence sur cette liste n'est en aucun cas gage de sérieux de l'ouvrage.

Liens externes

Notes et références

  1. Foi en un seul Dieu transcendant, le panthéisme, immanence de Dieu, est reconnu comme étant shirk
  2. Traité de croyance de l'imam Ahmad ibn Muhammad al-Tahawi
  3. La religion de Muhammad suit celle de Abraham
  4. Comment Abraham aurait-il pu être un "musulman", tandis que le Coran n'était pas encore révélé à son époque ?
  5. (en) Millat-e-Ibrahim : the way of Prophet Abraham
  6. A titre d'exemple, Sourate 2, verset 136 : «Nous croyons en Allah et en ce qu'on nous a révélé, et en ce qu'on a fait descendre vers Abraham et Ismaël et Isaac et Jacob et les Tribus [d'Israël], et en ce qui a été donné à Moïse ainsi qu'à Jésus, et en ce qui a été donné aux prophètes, venant de leur Seigneur : nous ne faisons aucune distinction entre eux. Ainsi qu'à Lui nous sommes Soumis.»
  7. Littéralement, le Coran indique que juifs et chrétiens auraient détourné le sens du message «Et puis, à cause de leur violation de l'engagement, Nous les avons maudits et endurci leurs cœurs : ils détournent les paroles de leur sens et oublient une partie de ce qui leur a été rappelé. Tu ne cesseras de découvrir leur trahison, sauf d'un petit nombre d'entre eux. Pardonne - leur par conséquent et oublie (leurs fautes). Car Allah, certes, récompense les bienfaisants.» (Coran, 5 :13). Les savants musulmans interprètent généralement ces indications comme la dénaturation des écritures saintes même, ce qui permet d'expliquer les différences entre les croyances contenues dans ceux-ci et dans le Coran
  8. Mapping the Global Muslim Population
  9. Cette définition ressort de l'ensemble des études générales d'histoire ou d'histoire de l'art sur l'Islam, par exemple : "L'Islam", par G. Ryckman et Gaston Wiet, directeur du Musée arabe du Caire, p. 333, volume 3, in Histoire générale des religions, dir. Maxime Gorce et Raoul Mortier, 5 in-2°, Paris, Quillet, 1948. L'auteur précise dans l'introduction que le génie de Mahomet est d'avoir fait de l'Islam un patriotisme dont le fondement est religieux. Le Larousse du XXe siècle donne à l'Islam le sens second d'ensemble des pays de religion islamique. Littré aussi, mais c'est au mot Islamisme, avec le "même sens que celui de Chrétienté pour les pays chrétiens. "
  10. Voir l'article ISLAM dans ATILF - CNRS, «TLFi»
  11. le magazine L'Histoire n°spécial, n°278
  12. (en) Major Religions of the World Ranked by Number of Adherents
  13. Il y a à peu près 20 millions de chrétiens parmi les Arabes
  14. Tradition (hadith) rapportée par Mouslim dans son ouvrage "As-sahih"
  15. Pour les témoignages de foi, le nom véritable de Mahomet doit être conservé en arabe s'il est utilisé, seul ses surnoms sont susceptibles d'être traduits
  16. (ar) L'explication du dogme http ://d1. islamhouse. com/data/ar/ih_books/single/ar_explaining_al-aqida_al-tahaweia. pdf Ahmed ibn Mouhammed aTahawi, et l'explication de Mouhammed ibn abiliz alHanafi
  17. hadith rapporté par Abu Da'ud et al-Tirmidhi, par conséquent figurant dans leur Sunan respectifs
  18. Le Dernier des Prophètes : pourquoi parmi les Arabes ?
  19. (fr) L'Islam et les prophètes ? (islamfrance. com)
  20. (fr) Les prophètes musulmans (Portail-religion. fr)
  21. cf. Mahomet#Ses noms pour plus de précisions
  22. Article Muhammad, Encyclopædia of Islam
  23. (en) Islam : A Guide for Jews and Christians, F. E. Peters, Princeton University Press, ISBN 0-691-11553-2, p. 9
  24. Le terme Coran a été découvert et utilisé pour la première fois dans le Coran lui-même. cf l'article Coran dans l'Encyclopædia of Islam.
  25. (en) «Sanguine Scholars : Hadith Criticism» in The Development of Exegesis in Early Islam, Herbert Berg, Richmond : Curzon Press, 2000.
  26. (en) Muhammad Sæd Abdul-Rahman, The Meaning and Explanation of the Glorious Qur'an, vol.  1, MSA Publication Limited, 2007, 668 p. (ISBN 1861794703) , p.  237
  27. Sourate 36/V. 12
  28. voir aussi Coran 2 :173, 5 :3, 5 :5, 6 :118, 6 :145 et 16 :115 pour les règles sur les interdits alimentaires
  29. (en) Crescent Moon : Symbol of Islam?, by Huda, About, consulté le 24.4.2009
  30. Le pigment vert, avec une partie sur l'islam
  31. Encyclopédie Hachette, ISBN 2-245-02693-4
  32. (ar) la confrérie Madaniyya
  33. sourate IV, verset 157.
  34. [1]

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