Dîn-i-Ilâhî

La Dîn-i-Ilâhî llāhi], le culte de Dieu) est le nom donné par l'historien Budaun au Tauhid-i Ilahi, le «divin monothéisme», fondé en 1582 par l'empereur moghol Akbar.



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Théologie - Inde moghole - Courant musulman - Islam

La Dîn-i-Ilâhî (arabe : ???? ????? [dīni (a) llāhi], le culte de Dieu) est le nom donné par l'historien Budaun au Tauhid-i Ilahi, le «divin monothéisme», fondé en 1582 par l'empereur moghol Akbar. Budaun veut ainsi faire passer Akbar pour un apostat dans l'islam, mais ses intentions n'étaient pas claires [1].

Né d'une mère chiite et d'un père sunnite sous le toit d'un râja Rajput, Akbar semblait préconçu pour posséder un esprit de tolérance et d'harmonie dans une Inde où le fait religieux est d'une complexité qui s'oppose à la simplicité de l'islam venu suite à la conquête musulmane de l'Inde. En grandissant, il comprend que les sultans de Delhi ont eu peu de réussite à répandre l'islam en Inde au-delà des communautés d'intouchables et des basses castes qui pensaient y trouver une dignité nouvelle. Désireux d'asseoir le pouvoir moghol, il recherche une voie pour unifier l'Inde et possède un véritable désir d'avoir une connaissance authentique de l'ensemble des fois, tout au moins celles présentes sur le sol de son empire.

Ainsi dès 1562, il prohibe les conversions forcées et la circoncision avant douze ans et sans consentement [1]. Il supprime aussi la jizya, instaurée par le sultanat de Delhi, un impôt qui frappe les non-musulmans [1]. En 1572, Akbar fait un sermon en hindî et en arabe dans la Jâma-Masjid, la mosquée de Fatehpur Sikri, sa nouvelle capitale, un sermon qui préconise un esprit de tolérance et un syncrétisme indo-musulman. Abul al-Fazl ibn Mubarak, devient son secrétaire spécifique en 1574 et le persuade qu'il est le chef spirituel de son peuple. En 1575, Akbar construit l'Ibadat Khana - ou maison d'adoration - à Fatehpur Sikri où chaque jeudi se réunit une assemblée composée de musulmans, d'hindous, de jaïns, de mazdéens et finalement, à l'insistance de l'empereur, de jésuites avec qui les rapports furent cordiaux (bien que ces derniers cherchaient avant tout à obtenir la conversion de l'empereur et qu'il se refusât à abandonner la polygamie [1]), une assemblée qui discute des questions religieuses.

Le premier résultat de ces réunions est le Mahzar, une déclaration signée en 1579 par les oulémas et qui affirme la suprématie spirituelle d'Akbar en ce qui concerne l'interprétation du Coran sur l'ensemble des institutions musulmanes et qui l'autorise à publier des édits en opposition avec le Coran dans l'intérêt public. Suit enfin, en 1582, la promulgation de la société religieuse, le Tauhîd-i Ilâhî, le divin monothéisme que certains musulmans nomment la Dîn-i-Ilâhî, signifiant par-là qu'Akbar est apostat, ce qui n'a certainement jamais été son désir [1]. La Dîn-i-Ilâhî n'est pas une religion lui-mêm, mais plutôt une confrérie d'une inspiration sûfî directement inspirée par le Suhl-i Kûl, la tolérance universelle. Abû'l Fadl, lui-même fils d'un religieux musulman, Mubârak Shaikh, en devient le chef religieux.

La Dîn-i-Ilâhî, fortement architecturée autour de l'islam chiite, empruntait au jaïnisme le respect de toute vie animale. Le monde, comme création de Dieu, est un lieu unique et unifié qui reflète la singularité et l'unité de son créateur. Il prohibait la pratique de la satî et autorisait le remariage des veuves . Il s'est opposé aux mariages précoces [1]. Il comportait aussi une forme culte solaire, peut-être inspiré par le zoroastrisme, mais également un retour vers un vieux rite de ses ancêtres nomades de la steppe, attesté dès le VIIIe siècle. Elle mettait aussi nettement en avant un culte de l'empereur, incarnation de l'homme parfait du soufisme, qui durera jusqu'à la fin de l'empire, longtemps après l'abandon de la Dîn-i-Ilâhî. Les ulémas s'opposèrent fortement aux cultes solaire et impérial, qu'ils considéraient comme païens.

Cette société religieuse ne comporta jamais la plupart de membres, on avance le nombre de trente-cinq, dont Jahângîr, selon certains auteurs, et ne survécut presque pas à son initiateur.

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Bibliographie

Références

  1. Jean-Paul Roux, Akbar et Fatehpur Sikri, sur Clio. fr , mai 2009

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