Hajj

Le hajj pèlerinage) est pour les musulmans le pèlerinage aux lieux saints de la ville de La Mecque en Arabie saoudite. C'est entre le 8 et le 13 du mois lunaire de Dhû al-hijja qu'a lieu le grand pèlerinage à La Mecque, le cinquième pilier de l'islam.



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Définitions :

  • Pèlerinage musulman aux lieux saints de la ville sainte de La Mecque (Arabie saoudite), un des piliers de l'islam, obligatoire à tout musulman... (source : fr.wiktionary)
  • Le pèlerinage annuel à la Mecque que chaque musulman, qui en a les moyens et les capacités, doit faire une fois dans sa vie, l'accomplissement des rites du hajj dans les lieux sacrés qui entourent la Ka'aba. Le Hajj est un des piliers de l'Islam. (source : annissa.edaama)

Le hajj (avec un /a/ bref) (arabe : ḥajj, ????, ou ḥijjaʰ, ?????, (aller vers) pèlerinage) est pour les musulmans le pèlerinage aux lieux saints de la ville de La Mecque en Arabie saoudite. C'est entre le 8 et le 13 du mois lunaire de Dhû al-hijja (ḏū al-ḥijja, ?? ?????) qu'a lieu le grand pèlerinage à La Mecque, le cinquième pilier de l'islam.

Le hâj ou hâjjî (/a/ long) (arabe : ḥājj, ?????, pèlerin) sert à désigner aussi toute personne qui a fait ce pèlerinage. Il est alors accolé au nom de la personne, comme marque honorifique, lorsque on s'adresse à elle .

Al-hajj est le titre de la sourate XXII du Coran.

Dhû al-hijja (arabe : ḏū al-ḥijja, ?? ???????, celui du pèlerinage) douzième mois de l'année musulmane au cours duquel se fait le grand pèlerinage.

Histoire

Le grand pèlerinage à La Mecque trouve son origine musulmane dans des versets coraniques de l'époque médinoise mais ne forme pas pour tout autant une institution originale : il existait déjà un tel pèlerinage chez les arabes pré-islamiques, païens ou chrétiens[1].

Déjà à l'époque, ce pèlerinage comprenait des rites identiques au hajj, principalement autour de la Ka'ba qui contient la Pierre noire - un type de bétyle météorique dont le culte était répandu au Proche-Orient[2] depuis l'Antiquité[3]. À La Mecque, les pèlerins prémusulmans revêtaient le vêtement rituel et se rasaient le crâne pour se mettre en état de sacralisation. Ils processionnaient déjà alors autour de la Ka'ba. D'autres rites semblent s'être aussi déroulés à l'époque préislamique sur le plateau de'Arafat sans qu'on en connaisse les détails cérémoniels ni leurs fonctions précises : les Arabes païens y honoraient probablement de multiples divinités dans l'objectif d'obtenir des faveurs ou des réponses de types divinatoire, accomplissant quelquefois des sacrifices d'animaux[1].

Plateau d'Arafat aujourd'hui, durant le pèlerinage

La communauté musulmane naissante a en premier lieu adopté des rites judaïsants en priant surtout en direction de Jérusalem. Mais dès 624, divers préceptes ont été établis, constituant une véritable déclaration d'indépendance de la nouvelle religion à l'égard du judaïsme et du christianisme : c'est cette année que le mois de ramadan a été instauré et que la prière a été réorientée vers La Mecque; ces devoirs ont été complétés par l'injonction d'accomplir un pèlerinage dans cette ville, ancrant l'islam sur le sol de l'Arabie[1].

Les musulmans prennent le contrôle de La Mecque en 630; les païens sont exclus du pèlerinage et les idoles sont évacuées de la Ka'ba puis détruites. La tradition musulmane raconte que Mahomet aurait lui-même accompli un pèlerinage complet - un pèlerinage d'adieu - peu avant sa mort et aurait ainsi fixé définitivement le déroulement de ses rites[1].

Ancrage abrahamique

Djibril arrête le bras d'Ibrahim, substituant Ismaël à un mouton.
Enluminure ottomane v. 17es.

L'attachement de La Mecque à l'islam se fait surtout par le rattachement du sanctuaire à la tradition abrahamique : selon la tradition musulmane, c'est Ismaël[4], fils d'Abraham - Ibrahim en arabe - qui, rejoint par son père, aurait construit la Ka'ba[5] et Abraham y aurait accomplit le premier pèlerinage musulman selon le rituel actuel. Le Coran suggère même que le sanctuaire mécquois préexistait à l'ensemble des autres lieux de culte[6]. Des légendes plus tardives illustrent cette affirmation mettant par exemple en scène Adam qui emporte la Pierre noire du paradis[1].

Ainsi, ce récit sert à rompre avec les rites arabes païens antérieurs qui sont privés de légitimité et dont le rituel ancestral, dédié aux divinités païennes, est présenté comme une déviation du culte monothéiste instauré dans la nouvelle tradition par Abraham, ancêtre des ancêtres Arabes[7]. De la même manière, en affirmant la centralité du temple de La Mecque, l'islam affirme sa prééminence sur les monothéismes bibliques déviants comparé à leurs propres origines abrahamiques, selon la nouvelle religion[1].

C'est en la mémoire du geste d'Abraham - qui épargna son fils à la demande de Dieu -, qu'a lieu au cours du pèlerinage, au lieu dit Minâ, le sacrifice d'un animal par les pèlerins. La fête du sacrifice ou Aïd al-Adha marque ainsi chaque année la fin du hajj.

L'obligation de faire le pèlerinage

Le grand pèlerinage est reconnu comme l'un des cinq piliers de l'islam[8] et le Coran le rend obligatoire pour toute personne responsable qui en a la capacité financières et physiques[9]. Il n'est cependant pas indispensable d'accomplir ce devoir plusieurs fois. Il en va de même pour la'umrah ou petit pèlerinage qui peut se dérouler à n'importe quelle période de l'année contrairement au grand pèlerinage qui se déroule invariablement aux mêmes dates.

Les trois types

Les pèlerins

Le grand pèlerinage est l'objet d'un particulièrement grand prestige et demeure un facteur particulièrement important d'unité et d'échanges entre les musulmans du monde entier qui témoignent d'une profonde ferveur à cette occasion. Pour les mystiques, le trajet vers le lieu saint forme symboliquement le voyage vers l'unité divine, la voie soufie elle-même[1].

Le Hajj reçoit chaque année plusieurs millions de pèlerins, ce qui en fait du lieu de pèlerinage le plus visité du monde musulman[10]. D'autre part, le nombre maximal de pèlerins est imposé par le gouvernement saoudien grâce à l'utilisation de quotas signifiés aux divers organismes organisateurs pour réguler le flot de pèlerins. La croissance de la fréquentation est particulièrement forte, ce qui est lié à des raisons complexes liées à la notoriété croissante du site ainsi qu'à l'évolution des mobilités ainsi qu'à la démocratisation du transport aérien. On dénombrait en effet 50.000 pèlerins en 1935, 100.000 en 1950, 200.000 en 1955, 400.000 en 1969, 918.000 en 1974 et 1, 3 million en 1981. En 2008, l'Arabie saoudite a accueilli officiellement 3, 5 millions de pèlerins mais certaines sources évoquent jusqu'à 5 millions de participants[11]. Ce nombre élevé de pèlerins a causé dans le passé récent plusieurs bousculades mortelles[11].

Les rites

Étapes du pèlerinage à La Mecque
Le pèlerinage à la Mecque est un des cinq piliers de l'islam

Le Coran ne livre que peu d'indications rituelles[12] ce qui laisse supposer que les gestes anté-islamiques ont été beaucoup repris (sacralisation, circumambulation, course entre les deux limites Safâ et Marwah[13], ... ) mais cette fois dans une optique abrahamique[1].

Les rites sont un peu différents selon qu'on habite la région de La Mecque ou non, en particulier les rites de sacralisation (ihrâm) qui sont fait au moment de l'entrée dans le territoire sacré pour les gens de l'extérieur. Ils fluctuent aussi un peu selon les écoles juridiques de l'islam.

Fréquemment le pèlerinage se prolonge par une visite à Médine sur les tombes de Mahomet et ses compagnons.

Les bénéfices d'accomplir le pèlerinage

Pour la tradition musulmane, le pèlerinage permet l'expiation des grands péchés et petits péchés conformément à la parole de Mahomet rapportée par Boukhari : «Quiconque fera le pèlerinage sans avoir de rapport sexuel et sans commettre de grand péché est dégagé de ses péchés et redevient comme le jour où sa mère l'a mis au monde»; cela à condition que son intention soit sincère envers Dieu, que l'argent utilisé pour effectuer son pèlerinage soit licite et qu'il se préserve du grand prêché (fisq).

Le pèlerinage forme une série d'efforts, réunis, qui sont envisagés comme une manière de calmer son âme, c'est-à-dire de la maîtriser. En effet, il forme une dépense d'argent, un effort contre ses passions par la faim, la soif, le fait de veiller longtemps, de subir des épreuves, l'éloignement de son lieu de résidence, la séparation d'avec sa famille et ses amis.

Les piliers

Les piliers sont les actes indispensables sans lesquels le pèlerinage et l'umrah ne sont pas valables et ne pas les respecter invalide le pèlerinage.

Du pèlerinage

Ils sont au nombre de six, ce sont les suivants :

  1. L'intention de l'entrée en rituel (al-'ihram)  : c'est-à-dire formuler dans son cœur par exemple : (nawaytou l-hajja wa'ahramtou bihi li l-Lahi taala) ce qui signifie : «J'entame les actes du pèlerinage et j'entre en rituel pour l'agrément de Allah taala».
  2. La station à'Arafah (même un instant)  : entre le moment où le soleil décline du zénith le neuvième jour de Dhou l-Hijjah et la naissance de l'aube (al-fajr) du dixième jour, c'est-à-dire le jour de la Fête.
  3. les tours rituels autour de la Kaabah (at-tawaf)  : sept parcours, c'est-à-dire qu'on tourne autour sept fois, en la gardant à sa gauche et en commençant du niveau de la pierre noire ; il est une condition : être purifié des deux hadath.
  4. les trajets (as-sa'y) entre (le mont de ) As-Safa et (celui de ) Al-Marwah : sept fois. Être purifié ici n'est pas une condition. On débute par As-Safa et on finit par Al-Marwah.
  5. le rasage du crâne ou la coupe des cheveux (al-halq ou at-taqsir)  : le rasage veut dire enlever l'ensemble des cheveux, alors que la coupe consiste à couper au minimum trois cheveux ; quant à la femme, elle coupe ses cheveux mais ne les rase pas.
  6. le respect de l'ordre entre l'essentiel des piliers : on fait avant toute chose l'intention d'entrer en rituel et il est une condition de pratiquer le rasage ou la coupe des cheveux et de faire les tours rituels autour de la Ka'bah après la station à'Arafah.

De l'umrah

Ils sont au nombre de cinq, ce sont :

  1. l'intention de l'entrée en rituel. C'est l'intention d'entamer l'oumrah en disant par son cœur par exemple : (nawaytou l-oumrata wa'ahramtou biha li l-Lahi ta'ala) ce qui signifie : «j'ai l'intention de faire l'oumrah et j'entre en rituel pour l'agrément de Allah ta'ala».
  2. les tours rituels.
  3. les trajets entre le mont de As-Safa et celui de Al-Marwah.
  4. le rasage ou la coupe des cheveux.
  5. l'ordre entre la totalité de ses piliers tel qu'il est cité.

Les devoirs

Le devoir est un acte sans lequel le pèlerinage ou l'umrah restent valables mais dont le délaissement doit être compensé par l'égorgement d'une bête ; il y a de plus une désobéissance à le délaisser délibérément.

Les actes obligatoires du pèlerinage

  1. l'intention de l'entrée en rituel depuis le miqat (l'emplacement déterminé par Mahomet à partir duquel l'entrée en rituel doit avoir eu lieu).
  2. le lancer des cailloux aux trois Jamrah : la petite Jamrah, la Jamrah médiane et la Jamrah de Al-ˆAqabah, avec soixante-dix cailloux.
  3. le séjour de nuit à Mouzdalifah : c'est un lieu proche de ˆArafat où les pèlerins ramassent les cailloux pour effectuer le lancer aux Jamrah.
  4. le séjour de nuit à Mina : c'est un lieu localisé entre La Mecque et'Arafat, mais plus proche de La Mecque.
  5. les tours rituels du départ (tawafou l-wada).

Ce qu'il est un devoir de faire en cas de délaissement d'un devoir :

Celui qui a délaissé un des devoirs du pèlerinage a le devoir d'égorger au choix : une brebis d'un an ou qui a perdu ses dents de devant ou une chèvre de deux ans.

S'il est dans l'incapacité d'égorger, il jeûnera dix jours : trois au cours du pèlerinage et sept à son retour parmi les siens.

Les interdits

Parmi les interdits, deux sont spécifiques aux hommes :

  1. se couvrir la tête.
  2. porter un vêtement qui entoure le corps grâce à une couture, au formage du feutre ou à ce qui est équivalent.

Il est interdit à la femme :

  1. de couvrir son visage.
  2. de mettre des gants.

Il leur est interdit aux deux sexes en cas de rituel :

  1. de se parfumer.
  2. de s'oindre la tête ou la barbe avec un onguent, par exemple de l'huile ou ce qui est du même genre.
  3. d'éliminer un poil, un cheveu ou de couper un ongle.
  4. de faire un acte de mariage.
  5. de chasser un animal terrestre sauvage autorisé à la consommation, comme la gazelle.

Notes et références

  1. Pierre Lory, article Pèlerinage à la Mecque, in Mohammed Ali Amir-Mœzi (dir) Dictionnaire du Coran, éd. Robert Laffont, 2007, pp. 667-669
  2. Mohammed Ali Amir-Mœzi, article Pierre Noire, in Mohammed Ali Amir-Mœzi (dir) Dictionnaire du Coran, éd. Robert Laffont, 2007, p. 674
  3. Ont trouvait de telles pierres noires à Émèse, à Pétra, à Pessinonte, ...
  4. et non Isaac comme dans les traditions juive et chrétienne
  5. Coran, sourate 2, 125-128; sourate 22, 26-29
  6. Coran, sourate 3, 96-97
  7. Coran, sourate 22, 25-30
  8. «L'islam est fondé sur cinq devoirs principaux : le témoignage qu'il n'est de dieu que Allah, l'accomplissement de la prière, l'acquittement de la zakat (aumône), le pèlerinage à la Maison sacrée et le jeûne de Ramadan», rapporté par Boukhari
  9. Coran, sourate 3, 97 : «(... ) Et c'est un devoir envers Allah pour les gens qui ont les moyens, d'aller faire le pèlerinage de la Maison»
  10. RTÉ News : Two million pilgrims in Mecca for Hajj
  11. Mustapha Kessous, Envoyée d'Allah, in le Monde, 8/12/2008 article en ligne
  12. Coran, sourate 2, 196-203; sourate 5, 94-96
  13. Coran, sourate 2, 158

Liens externes

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