Vision musulmane de la sexualité

La sexualité est un fait reconnu par le Coran et par la tradition. Le Coran invite le musulman à s'adonner à l'œuvre de chair, qui fait partie totalement de la foi.



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La sexualité est un fait reconnu par le Coran et par la tradition (Sounnah). Le Coran invite le musulman à s'adonner à l'œuvre de chair, qui fait partie totalement de la foi. Il fait référence à la sexualité et plus exactement à la fécondité.

Il existe des sourates comme «La génisse» ou «La vache», où il est clairement dit que l'acte charnel est une bénédiction divine recommandée par Allah : «Elles (les femmes) sont un vêtement pour vous et vous êtes un vêtement pour elles... Cohabitez avec elles et recherchez ce que Dieu a prescrit pour vous» (Coran, II, 187).

Un musulman ne se parfait spirituellement que s'il honore régulièrement son épouse en cherchant à la satisfaire pleinement et ils doivent «cultiver leur champ» (sourate II, verset 223).

Le Paradis de l'islam est hanté par les houris, ces jeunes femmes dont la virginité physique se reconstitue après chaque pénétration. Le texte sacré exprime à divers lieux le désir, la passion et même la furie amoureuse, comme au chapitre XII, dans la sourate dite de «Joseph», qui raconte la passion de Zuleikha, femme de Putiphar, pour le beau Joseph que ses frères avait vendu en esclavage : «Haita lak, lui dit-elle. Me voici à toi ! prends-moi, je suis follement amoureuse...  !» rapportés au IXe siècle par Bokhari

Enfin, la tradition qui s'est construite à partir de l'exemple donné par les compagnons de Mahomet milite pour un affranchissement total du corps, tout en restant dans les limites d'une sexualité saine. Un prélude à la fécondation et au coït, un manuel du savoir-jouir, une anthologie de poésie courtoise et une grammaire des positions amoureuses.

Par le passé, un grand raffinement a accompagné son développement, surtout en Mésopotamie, en Andalousie, au Maghreb et en Syrie.

Mahomet et sexualité

Mahomet disait : «J'ai aimé de ce monde les femmes, les parfums et la prière» (cependant en précisant que la prière avait prééminence à ses yeux). Il n'hésitait pas à faciliter la découverte du plaisir chez ses partenaires, par les propos rapportés par les épouses de Mahomet, selon l'historien Tabari (839-923), lorsque Mahomet reçut dans son lit Marya la copte, où il resta avec elle vingt-sept jours et vingt-sept nuits. Mais les textes sacrés prônent moins le plaisir que la fécondité...

Il est vrai que le Coran fait en particulier référence à la sexualité, et plus exactement à la fécondité. L'islam à vocation nataliste, mais cela n'interdit pas la jouissance.

Littérature et érotisme

La société anté-islamique de l'Arabie ne nous a pas laissé d'œuvres «érotiques» au sens où on l'entend actuellement. Les «Ayam al-Arab» («Les jours des Arabes»), qui rapportent la légende des anciens, mentionnent bien des romances, mais rien de transcendant sur le plan sexuel. La Perse a donné sa richesse évocatrice à la poésie orientale. Les thèmes de l'homosexualité lui sont en grande partie empruntés. La beauté, l'esthétique sont typiquement persanes. Les aphrodisiaques, les recettes de beauté, l'amour courtois sont plutôt arabes.

Toutes les parties fines que la société bourgeoise de la Bagdad abbasside (Xe siècle) organisait, quelquefois dans le palais même du souverain, nous sont décrites par «Les mille et une nuits». La liberté de ton avec laquelle ses auteurs ont abordé la question du sexe, même si les traductions récentes de ces contes sont fort pudibondes. Mais cette littérature était en particulier réservée à une classe privilégiée et circulait discrètement.

Cette littérature est particulièrement diversifiée avec de nombreuses œuvres qui relèvent de l'amour courtois où s'illustrent deux grands noms, Umar Ibn Abi Rabi'a (644-719), surnommé le Casanova de Médine, et Abu Nuwas (757-815), libertin splendide qui osa tenir un verre de vin d'une main et caresser de l'autre la joue d'un mignon.

Il existe aussi des œuvres qui relèvent plutôt du manuel d'érotologie, comme «Le collier de la colombe», d'Ibn Hazm (994-1063), «Le guide de l'éveillé», d'Ibn Foulayta (XVe siècle), et «Le jardin parfumé», du cheikh Nefzaoui (XVe siècle) ou bien des auteurs comme Nawadji (XVe) traitent de l'homosexualité.

Esfahani, auteur au XIXe siècle d'une «Epître de la queue». Avec ces ouvrages, l'Orient n'a jamais cessé de parler de la taille du pénis, de la beauté de la vulve, de la puissance copulatoire. Certains traités, plus rares, n'hésitent pas à évoquer ouvertement la nymphomanie, la zoophilie, la masturbation et même le godemiché.

L'amour courtois ayant été initié au VIe siècle avec des couples emblématiques comme Majnun et Layla ou Djamel et Buthaïna, l'érotisme s'exprime ensuite avec le mouvement dit des «Raffinés» (Zurafa). A l'image d'Abu Nuwas, un prince dans l'ensemble des sens du mot, ils faisaient bombance et bonne chair sans souci des conventions.

Durant le Xe et le XIe siècle, l'obligation d'expliquer au plus grand nombre les préceptes de la religion pousse de nombreux théologiens orthodoxes, comme Ghazali, à traiter autant de la jalousie et du désir que des interdits. Du XIIe au XVe siècle, des narrateurs hors pair décrivent les mille et une façons de s'adonner à la chair.

Mais L'Empire ottoman, marque un reflux de l'art généralement et de la culture érotique surtout, même si on trouve quelques perles dont il sera complexe de nier la beauté.

Place de la femme

La femme, qui est à la fois l'épouse et la concubine, joue un rôle essentiel. La femme est la partenaire parfaite des amoureux courtois, les udhrites, la dulcinée des Raffinés du VIIe siècle et la principale protagoniste des «Mille et une nuits». Comme partenaire, ses capacités sexuelles sont louées par l'ensemble des érotologues, et le Coran lui reconnaît une certaine autonomie en la matière. Certaines femmes ont d'ailleurs écrit des textes érotiques comme Wallada (XIe), poétesse et princesse de Cordoue qui n'hésita pas à afficher ses goûts saphiques.

La peinture orientaliste des XVIIIe et XIXe siècles a popularisé les harems avec leurs odalisques nues, fumant le narghilé en attendant l'assaut d'un mâle.

Mais il est vrai que le secret, le caché et le non-dit excitent la libido. La littérature érotique, la situation de la femme est heureusement plus complexe et plus raffinée. Les femmes y sont montrées rusées et débrouillardes et n'acceptent jamais un mâle si elles ne l'ont pas désiré. La sexualité y reste l'un des derniers bastions de la liberté individuelle.

Sexualité et culture musulmane d'aujourd'hui

L'islam met l'accent sur le bonheur profane comme médiation et comme invite au bonheur spirituel. Les opposer, c'est se conduire comme un «analphabète sentimental». Du reste, les hadiths le disent qu'aucun musulman ne peut prétendre au Paradis s'il ne débute par aimer son prochain comme il s'aime lui-même.

Citations


A force de me fuir devient

Plus désirable.

Image il l'est tout entier

Et tout ce que tes yeux auraient vu de lui

Sera une image

Il en est de même des perles

Un jeune garçon ignore

Laquelle dans le regard est la plus éblouissante.»

Abu Nuwas (vers 757-vers 815) (Trad. Martino et Bey Saroit. )


Touche son ventre, mais découvre le dos.

Quand la brise du soir se met à frissonner

Toutes les envieuses jalousent alors ses charmes cachés.»

Umar Ibn Abi Rabi'a (644-719) (Traduction Malek Chebel. ) © Fayard



Son sexe généreux emplira toute votre main.

Mais l'objectif est profond ; il est élevé ; il sent bon.

Si vous parvenez à atteindre ce but, votre arme

En se retirant, glissera sur des parois demeurées sèches.

Et pour extraire cette arme vous devrez vous arc-bouter

Tel l'enfant qui puise l'eau du puits.»

Nabigha Dubyani (VIe siècle) (In Martino/Bey Saroit, «Anthologie de l'amour arabe». )

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