Islamophobie

L'islamophobie est un néologisme d'usage controversé en français et dans d'autres langues. Ce terme a été créé pour désigner la peur et les préjugés à l'encontre de l'islam et ensuite la peur et le rejet des personnes de confession musulmane.



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  • ... du voile islamique, le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) tente... UFCN : le communautarisme musulman en habit républicain - 01/09/2003... (source : communautarisme)

L'islamophobie est un néologisme d'usage controversé en français et dans d'autres langues. Ce terme a été créé pour désigner la peur et les préjugés à l'encontre de l'islam et ensuite la peur et le rejet des personnes de confession musulmane[1]. La confusion entre l'hostilité envers les idées islamiques et celle à l'encontre des pratiquants du culte musulman suscite une controverse qui fait que certains courants de pensée refusent l'utilisation de ce terme. Le débat reste entier car les tenants de l'emploi du terme ont accru la confusion en liant l'islamophobie à la notion de «diffamation des religions» défendue par l'Organisation de la conférence islamique[2].

«Islamophobie» peut par conséquent signifier selon le sens que l'émetteur lui prête :


Étymologie

Le terme «islamophobie» s'est constitué à partir du mot «islam» et du suffixe «phobie», qui dérive de phobos (φόβος), «peur», «effroi» en grec ancien. En français, le terme «phobie» qui relève du champ psychique peut signifier :

Historique de l'usage

Le terme serait apparu pour la première fois à la fin des années 1980 ou au début des années 1990[4]. Le terme se retrouve ensuite à de très rares occasions dans certaines publications françaises comme par exemple, dans une tribune du Monde de 1994, de Mallet Émile, intitulée "Culture & barbarie". L'article évoque une "espèce d'islamophobie rampante". Il est utilisé en 1998 comme tête de chapitre (p. 171) par Soheib Bencheikh dans son ouvrage Marianne et le Prophète[5]. Mais son usage se répandit dans le langage commun principalement à partir des attentats du 11 septembre 2001, qui, revendiqués par des musulmans prétendant agir au nom de l'islam, provoquèrent des actes de rétorsion envers des musulmans de plusieurs pays, essentiellement occidentaux[6].

Selon Caroline Fourest, ce concept aurait été introduit en Europe par le fait de traductions de groupes islamistes anglais[7], après avoir été originellement employé au cours de la révolution iranienne par l'ayatollah Khomeiny pour désigner le blasphème envers l'islam.

Le journaliste Alain Gresh conteste les théories qui donnent à ce mot une origine iranienne[6], notant entre autres une utilisation de l'expression «délire islamophobe» dès 1925 en France[8].

Critique du terme

La construction du néologisme à partir du suffixe "phobie" est critiquée car elle associe la notion d'idéologie et son corollaire démocratique : le débat, à un concept de maladie mentale[9], [10], [11]. Anne-Marie Le Pourhiet a analysé la tendance de certains à «qualifier de "phobie" (homophobie, lesbophobie, handiphobie, islamophobie, judéophobie, mélanophobie, etc. ) toute expression d'une opinion contraire à leurs prétentions ou revendications. {... } on comprend quoiqu'il s'agit de traiter le dissident en malade dont l'accompagnement psychiatrique devrait probablement être recommandé en parallèle à la répression pénale»[12], [13]. Ainsi, la répression de l'expression d'opinion en la qualifiant de maladie mentale est une méthode qui a été employée par l'Union soviétique à l'époque de Brejnev pour réprimer la dissidence et enfermer arbitrairement des opposants[14].

Définition et sens

Des sens multiples

Le terme d'islamophobie recouvre plusieurs significations. Au sens le plus strict, il est utilisé pour désigner la haine envers l'islam, comme par exemple lorsque le journal Le Reflet[15] utilise le terme islamophobie pour désigner des attaques sataniques et inacceptables contre l'Islam lors de l'affaire des caricatures de Mahomet. Mais le terme sert à désigner aussi une attitude jugée xénophobe, dans les pays occidentaux, à l'encontre des musulmans et par amalgame, des résidents et nationaux d'origine arabe ou maghrébine[3].

Pour Thomas Deltombe[16]«En fonction des définitions envisageables des mots utilisés, on doit bien distinguer deux positions : l'islamophobie de type raciste («musulman» comme catégorie ethnique) ou xénophobe (l'islam comme élément «étranger») et la critique légitime des dogmes religieux, quels qu'ils soient.»

En pratique les concepts d'islamophobie et de racisme sont liés et complexes à dissocier. Une étude du Runnymede Trust utilise le terme islamophobique pour caractériser un certain point de vue sur la religion musulmane, puis considère que l'islamophobie est source de danger pour la communauté musulmane et finalement pour la totalité de la société [17].

Inversement, des inscriptions visant l'islam ont été qualifiées de «racisme le plus intolérable qui soit» par le président de la République française, en fonction en 2008, Nicolas Sarkozy[18].

Pour Doudou Diène, rapporteur spécial des Nations unies, le terme islamophobie se «réfère à une hostilité non fondée ainsi qu'à la peur envers l'islam, et en conséquence la peur et l'aversion envers l'ensemble des musulmans ou la majorité d'entre eux. Il se réfère aussi aux conséquences pratiques de cette hostilité en termes de discrimination, préjugés et traitement inégal dont sont victimes les musulmans (individus et communautés) et leur exclusion des sphères politiques et sociales importantes. Ce terme a été découvert pour répondre à une nouvelle réalité : la discrimination croissante contre les musulmans qui s'est développée ces dernières années.» [19]

Critiques du concept

Le concept d'islamophobie, mais aussi le terme lui-même, ont été critiqués sur plusieurs aspects. Des opposants au concept soulignent que le terme mélange la critique d'une religion à celle de ses adeptes . D'autres, constatant que le terme "islam" recouvre des réalités extrêmement variées (dogmes religieux, zones géographiques, populations, etc. ), estiment que l'islamophobie peut ouvrir la voie au pur et simple racisme.

Didier Delaveleye, pour le MRAX, déclare [20] «En voilà un qui est au hit-parade des mots problèmes : l'islamophobie. Ce terme s'est vu consacré actuellement pour désigner l'hostilité spécifique vis-à-vis de la population de religion ou d'origine musulmane. Cependant, cette simple définition pose déjà un problème puisque littéralement, l'islamophobie ne sert à désigner pas la crainte du musulman, mais la crainte d'une religion spécifique, l'islam.»

Censure de la critique religieuse

C'est dans le sens de rejet de la religion musulmane ou de certaines de ses formes que l'islamophobie est revendiquée par certains : «[C]e terme d'islamophobie n'exprime rien d'autre que le dégoût et le rejet de l'islam comme religion, comme dispositif de pensée totalisant. L'islamophobie c'est le rejet de l'islam, pas le rejet des musulmans ni le rejet des arabes ou des maghrébins.» déclare le site atheisme. org[21] «Les lecteurs d'atheisme. org qui se reconnaissent dans l'opposition radicale aux religions sont vivement encouragés à se déclarer publiquement islamophobes pour créer un mouvement courageux de contestation de cette religion qui ne vaut pas mieux que les autres.» [22].

Claude Imbert, membre du Haut Conseil à l'intégration (HCI), fondateur et éditorialiste de l'hebdomadaire Le Point, affirme le 24 octobre 2003 sur la chaîne LCI[23] : «Moi, je suis légèrement islamophobe. [... ] Nous avons le droit de combattre le racisme, d'accepter une pratique paisible de l'islam. Et j'ai le droit, je ne suis pas l'unique dans ce pays à penser que l'islam - je dis bien l'islam, je ne parle même pas des islamistes - comme religion apporte une débilité d'archaïsmes divers, apporte une manière de considérer la femme, de déclasser régulièrement la femme [et] en plus un souci de supplanter la loi des États par la loi du Coran, qui en effet me rend islamophobe».

Il existe en France, et de façon générale dans le monde occidental, une longue tradition de critique de la religion. La figure de Voltaire, champion français de la liberté d'expression, est fréquemment évoquée dans les débats (par Alexandre del Valle[24], Claude Imbert, Alain Gresh…). Cette tradition se retrouve dans des formes variées, allant de la simple critique philosophique ou sociologique, jusqu'à des formes particulièrement militantes de lutte contre toute forme de religion, héritières des grands débats anticléricaux du début du XXe siècle.

Pour les tenants de cette tradition, la critique de la religion est légitime, et doit pouvoir s'effectuer dans un cadre légal. Ils dénoncent pour cette raison l'usage du terme «islamophobie», soulignant le risque que, par le recours la condamnation active de cette attitude, il soit finalement mis en place de facto une censure ayant pour effet d'interdire toute critique envers l'islam, sous couvert de lutte contre la discrimination. Une telle censure serait contraire aux traditions démocratiques, qui autorisent l'ensemble des opinions sur l'ensemble des sujets, y compris religieux.

Cette critique, exprimée par exemple par le Conseil de l'Europe, ne s'adresse pas tant à l'islam comme tel qu'à l'intégrisme musulman, et finalement pas tant à l'intégrisme musulman qu'à l'ensemble des intégrismes religieux, ce qui sert à sortir du débat «pour ou contre l'islam, l'islam est-il dangereux ?» que suscite quelquefois le thème de la «lutte contre l'islamophobie». Pour Caroline Fourest en effet, le monde dont rêvent les intégristes musulmans est comparable à s'y méprendre à celui dont rêvent les intégristes juifs et chrétiens. La critique du terme «islamophobie» relève ainsi d'une lutte contre la tendance qu'auraient ces intégristes de mettre leur religion à l'abri de la critique, s'appuyant surtout sur la lutte contre le blasphème.

Le terme et ses équivalents dans différentes langues est d'un usage controversé dans certains pays comme la France. Alors que certains mouvements et institutions l'utilisent dans le monde occidental, d'autres le récusent et considèrent son usage comme problématique.

Éric Conan, journaliste de la revue L'Express, estime que le terme relève de la «guerre des mots»[25], qui serait prise dans une véritable lutte idéologique et guerre au sein de l'islam lui-même, où l'islamisme en sous-main tendrait à imposer un point de vue contraire à la tendance strictement religieuse de l'islam, ainsi qu'à sa tendance libérale. Selon la journaliste Caroline Fourest, c'est Tariq Ramadan qui a apporté au Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) le concept de lutte contre l'islamophobie pour faire condamner le blasphème et les critiques de l'islam en France. Pour Caroline Fourest et Fiammetta Venner, fondatrices de la revue ProChoix et auteures de Tirs croisés : «[l]e mot “islamophobie” a été pensé par les islamistes pour piéger le débat et détourner l'antiracisme au profit de leur lutte contre le blasphème. Il est urgent de ne plus l'employer pour combattre à nouveau le racisme et non la critique laïque de l'islam.»[26], [27]

Selon Caroline Fourest et Fiammetta Venner dans leur livre Tirs croisés[28] le terme a servi à désigner originellement le blasphème envers l'islam, et était utilisé au cours de la révolution iranienne de l'ayatollah Khomeiny[26] ; puis les mollahs et ensuite l'ensemble des groupes essentielistes ont utilisé ce terme pour fustiger les femmes qui résistent aux prescriptions de la charia, pour justifier en 1990 la fatwa contre l'écrivain Salman Rushdie (fatwa qui n'a toujours pas été officiellement retiré et qui condamne à mort toute personne ayant participé à l'écriture ainsi qu'à la publication du livre Les Versets sataniques), pour condamner à mort Taslima Nasreen et plusieurs autres intellectuels musulmans pour des écrits jugés blasphématoires[29]. Le terme est toujours utilisé par le régime iranien pour condamner toute production artistique jugée blasphématoire, comme l'accusation d'islamophobie lancé en 2007 par Mehdi Halhor contre le dessin animé Persépolis, réalisé surtout par Marjane Satrapi.

Selon l'intellectuel américain Edward Said, le terme «islam», tel qu'il est utilisé par les médias et les «experts», recouvre des réalités politiques, sociales, géographiques extrêmement variées (et quelquefois contradictoires) [30].

Le journaliste Alain Gresh du Monde diplomatique estime quant à lui au sujet de l'usage du terme qu'«il est vrai que certains musulmans peuvent brandir l'islamophobie pour bannir toute critique de l'islam, cela ne doit pas nous décourager : la judéophobie ou l'antisémitisme est aussi utilisé par certains pour interdire toute critique de la politique israélienne. Faut-il bannir l'usage de ces mots pour tout autant ?»[6]. Outre la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH), les laïques généralement et les défenseurs de la laïcité sont opposés à l'usage du terme au nom de la défense des principes de la liberté d'expression inscrits dans la Constitution et dans les Déclarations des droits de l'homme[31].

Le Mouvement des musulmans laïques de France (MMLF) avec Kebir Jbil soutient qu'«en Iran et au Soudan, pour éliminer les musulmans progressistes, il suffit de les qualifier d'islamophobes. Ainsi, ce terme ne sert à désigner pas un racisme, mais stigmatisme toutes celles et tous ceux qui résistent à l'islam radical et archaïque.»

Islamophobie et racisme

Une partie de l'opinion publique identifie l'islam ou l'islamisme radical aux Arabes. Dans son rapport de mars 2008, l'Observatoire de l'OCI sur l'islamophobie estime que celle-ci a pris récemment de l'ampleur dans les pays occidentaux. Il se peut qu'il fasse référence à la période qui a suivi les attentats du 11 septembre 2001 à New York et/ou les attentats du 7 juillet 2005 à Londres. [32]

L'islamophobie est-elle assimilable au racisme ? Le terme est dénoncé par de nombreuses personnes et associations comme servant à qualifier de raciste, qui par conséquent tombe sous le coup de la loi, les critiques formulées à l'encontre de l'islam.

Plusieurs responsables d'associations en France, comme à la Ligue française des droits de l'homme, refusent d'utiliser le terme.

L'usage du terme formerait aussi une transformation indue de la lutte antiraciste, comme l'affirme par exemple le site athéisme. org, pour qui le MRAP assure désormais la défense de l'islam, ceci au nom de la lutte contre l'islamophobie et quitte à délaisser la lutte contre le racisme[33].

Le congrès du MRAP du 5 décembre 2004 a été l'occasion de débats houleux au sujet de l'islamophobie. Énormément de militants ont reconnu qu'il y avait un risque d'une dérive vers la défense du cléricalisme musulman. La ligne actuelle du mouvement y a été acceptée à une majorité de 131 voix pour, 83 contre et 46 abstentions.

La raison de l'opposition à l'usage du terme est explicitement énoncée lors du désaccord entre le MRAP et le syndicat d'enseignants, Unsa-Education, qui comme d'autres syndicats et organisations laïques, telle la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), ont refusé la demande du MRAP en faveur de l'usage du terme "islamophobie", et ce, à l'occasion de la "semaine d'éducation contre le racisme à l'école (21-26 mars 2005) ".

En France, la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) remet en mars 2004 un rapport au premier ministre où on peut lire «certains courants intégristes tentent d'obtenir la requalification du racisme anti-maghrébin en "islamophobie" pour mieux tirer bénéfice des frustrations, jouer sur les replis identitaires religieux de la population d'origine maghrébine et faire du religieux le critère absolu de différenciation, de partage»[34].

L'extrême-gauche antiraciste et tiers-mondiste, a aussi été critiquée, et altermondialistes face aux mouvements musulmans Pascal Bruckner interprète ainsi l'assimilation au racisme : Il s'agit par conséquent de réhabiliter le délit d'opinion pour clouer le bec aux contradicteurs et déplacer la question du plan intellectuel au plan pénal, toute objection ou réticence étant immédiatement passible de poursuites. [... ] Or l'assimilation de l'esprit d'examen avec le racisme est trompeuse sachant que ce dernier s'adresse aux personnes comme elles existent et pour ce qu'elles sont , le Juif, le Noir, l'Arabe, tout autant la discussion critique porte sur de notions mobiles, variables, les idées, les dogmes, les principes, toujours susceptibles de transformations. [35].

Le Haut Conseil à l'Intégration Français rappelle qu'«en République, la critique de la religion, comme de l'ensemble des convictions, est libre, est constitutionnellement garantie et est membre de la liberté d'opinion et d'expression, et ne saurait être assimilée au racisme ainsi qu'à la xénophobie».

Certains refusent l'assimilation au racisme qui est quelquefois faite, expliquant que l'islam se choisit, à l'inverse des origines ethniques. Des observateurs et analystes, qui contestent l'emploi du terme, considèrent que cette notion contribue à propager un amalgame entre "religion", "ethnie", et "culture", amalgame qui contribue à transformer la crainte d'origine en racisme.

Ceux qui utilisent le terme soulignent au contraire que l'étiquette "musulman" est fréquemment imposée de l'extérieur (par les discours politiques ou médiatiques) sans que la question soit explicitement posée à ceux qui peuvent, ou non, se considérer comme tels. C'est ce qui se passe par exemple, quand il est dit que "la communauté musulmane compte, en France, cinq millions de membres". Ce type de proposition, où la foi religieuse individuelle disparaît derrière une catégorisation éthnicisante, facilite les glissements sémantiques entre, par exemple, "arabes", "musulmans" et , par suite, "islamistes". Ainsi peut se développer, sous couvert d'une critique de la foi et des dogmes religieux, ce que le sociologue Saïd Bouamama nomme "un racisme respectable"[36].

Vincent Geisser, chercheur à l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman (IREMAM/CNRS) est l'auteur du livre particulièrement controversé La Nouvelle Islamophobie, [37]. L'ouvrage, plaidoyer en faveur de l'adoption du terme d'"islamophobie" en France. Selon lui, celle-ci «s'ancre particulièrement profondément dans la mémoire de l'Algérie coloniale». Pour Vincent Geisser (chercheur CNRS et enseignant) [38] «elle [l'islamophobie] forme bien un racisme antimusulman». C'est dans ce sens qu'elle est dénoncée en France [39] Tout comme l'anti-sémitisme, l'islamophobie incite à des profanations[18].

Selon certains, il convient de respecter la différence entre ce qui relève de l'islam et ce qui relève du racisme, et entre ce qui relève de l'islam et ce qui relève de l'islamisme : mouvement politique radical au nom de l'islam. Ce que soutiennent les musulmans qualifiées d'«éclairés» Malek Chebel [40], Fethi Benslama et bien d'autres.

Perceptions mondiales

Selon un rapport[19] du Conseil des Droits de l'homme des Nations unies, l'islamophobie, quoique le terme soit récent, a toujours existé et a augmenté sensiblement après certaines réactions aux attentats du 11 septembre 2001. L'accusation d'islamophobie, dans l'acception de «racisme anti-musulman», est sous-jacente à l'utilisation du terme de «choc des civilisations», utilisé par Samuel Huntington, par nombre d'hommes politiques et d'intellectuels qui opposent un «islam global» respectant à la lettre les prescriptions de la charia, à un «Occident» mettant l'accent sur les Droits de l'homme.

En 2004, une conférence des Nations unies[41] a eu pour thème les phénomènes de violence envers des musulmans et la recherche de moyens pour combattre l'islamophobie.

En Europe

La Commission européenne et l'Observatoire des phénomènes racistes et xénophobes ont organisé à l'automne 2003 une table ronde de réflexion sur l'antisémitisme, l'islamophobie et les possibilités de réconciliations entre les communautés[42]. Le terme est aussi utilisé par le Conseil de l'Europe[43] à la demande de la Turquie qui introduit le terme à la fin de la conférence.

L'observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes (EUMC) dans une étude intitulée "Les musulmans au sein de l'Union européenne : discrimination et islamophobie" et publiée courant décembre 2006, souligne que certains musulmans de l'Union européenne sont victimes de discrimination en matière d'emploi, logement d'éducation. Les actes islamophobes, allant d'injures à des agressions physiques et incendies criminels. [44].

France

Dans son ouvrage L'Islam imaginaire, la construction médiatique de l'islamophobie en France (1975-2005) [45], Thomas Deltombe pense que si le terme "islamophobie" était peu utilisé à l'époque, certains journalistes étaient conscients, dès les années 1980, de la montée du phénomène. Le patron du Nouvel Observateur, Jean Daniel, accusa par exemple en 1983 le gouvernement socialiste de «nourrir cet anti-islamisme indistinct et de moins en moins honteux qu'on voit refleurir, en particulier d'ailleurs, hélas!, dans les couches populaires, en France et en Europe» (Le Nouvel Observateur, 4 février 1983) [46]. De même, suite à l'affaire des "tchadors" de Creil en 1989, Jacques Julliard estima que  : «l'argument anti-islamique est de longue date un alibi commode qui habille de respectabilité la haine de l'Arabe et le refus de l'accueillir» (Le Nouvel Observateur, 23 novembre 1989) [47].

Toujours dans le même livre, il décrit l'implication des médias français dans ce qu'il nomme «la peur, fréquemment haineuse» de la religion musulmane. Selon Thomas Deltombe il y a «trois éléments clés de la peur de l'islam : le traumatisme de la guerre d'Algérie, la visibilité de la religion musulmane et la crainte de l'islamisation des modes de vie»[48] qui auraient repris de la vigueur avec l'émergence du terrorisme islamique dans les années 1990 en France (campagne terroriste des Groupes islamiques armés, ou GIA algériens) et après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis.

Des personnalités telles que Alain Gresh [49] ou Jean Baubérot dénoncent l'islamophobie, qu'ils conçoivent comme un amalgame entre croyants et intégristes, fondée sur une interprétation belliciste du Coran [50], et qui sous prétexte de protection de la liberté d'expression, dégénère en xénophobie.

À Alger le 3 décembre 2007, le président français Nicolas Sarkozy fait un parallèle entre l'islamophobie et l'antisémitisme : «En France comme en Algérie, nous devons combattre avec une détermination sans faille toute forme de racisme, toute forme d'islamophobie, toute forme d'antisémitisme. Il n'y a rien de plus comparable à un antisémite qu'un islamophobe. Tous deux ont le même visage : celui de la bêtise et de la haine. (…) Le racisme, l'islamophobie et l'antisémitisme ne s'expliquent pas. Ils se combattent. Ce qui vaut pour la France vaut partout ailleurs dans le monde.»[51]

Au Royaume-Uni

L'islamophobie n'est pas dénoncée comme telle avant 1997, date à laquelle l'organisation antiraciste Runnymede Trust publie un document intitulé Islamophobie, un défi pour nous tous (Islamophobia : A Challenge for Us All) [52]. Dans la partie "Nature de l'islamophobie", le rapport souligne huit points caractéristiques que cet institut associe à l'islamophobie. Les six premiers portent sur la vision de l'islam ou du discours critique que ce dernier tient sur l'Occident ; les deux derniers portent aussi sur l'hostilité envers les musulmans :

L'éditorialiste britannique Josie Appleton critique cette définition donnée par le Runnymede Trust : «Ce rapport parle de la l'augmentation du préjugé anti-musulman, qui doit être abordée politiquement. Mais la section intitulée "Nature de l'islamophobie" suggère une définition particulièrement large du préjugé ; les exemples d'islamophobie donnés par ce rapport à savoir que la vision d'un islam inférieur à l'Occident, plutôt que simplement différent ; la vision d'un islam monolithique et statique plutôt que varié et progressiste, la vision de l'islam comme un ennemi plutôt que comme un partenaire. Tout cela semble relever d'une sensibilité exacerbée, d'une tentative de disqualifier toute critique de l'islam. Plutôt que d'inviter les musulmans au débat, les non-musulmans seraient supposés marcher sur des œufs de crainte de causer une offense. Depuis le 11 septembre 2001, nous avons vu comment cette attitude prévient toute discussion.»

En 2004, le Runnynede Trust a publié un autre rapport décrivant l'institutionnalisation de l'islamophobie dans plusieurs corps publics[53].

Kenan Malik, auteur d'une étude statistique des phénomènes de racisme envers les musulmans en Grande-Bretagne, tempère beaucoup ce que soutiennent les partisans de cette dernière acception du terme. Selon cet auteur, l'existence d'une haine beaucoup répandue envers les musulmans «est un mythe». Par exemple quand ceux-ci prétendent que les musulmans «sont confrontés à une avalanche de littérature anti-islamique qui prêche la haine contre l'islam». Il semblerait qu'en fait, c'est à peine une poignée de livres qui critiquent l'islam. Ce qui amène l'auteur à conclure que «Les accusations d'islamophobie, sont destinées «à faire taire les critiques de l'islam, ou alors les musulmans qui luttent en faveur de réformes dans leurs communautés»[54].

La confédération syndicale principale, la TUC, a mis en place un travail commun avec le Conseil Musulman de la Grande Bretagne visant explicitement à combattre l'islamophobie. Les deux organisations ont, par exemple, organisé un colloque commun en avril 2007.

Aux Pays-Bas

Le premier personnage politique à viser l'islam dans ce pays, était le populiste Pim Fortuyn. Il s'est fait remarquer en le qualifiant de "culture arriérée", autant par ses provocations de plusieurs imams. Un de ses œuvres s'intitule "Contre l'islamisation de notre culture"[55].

Une contribution importante au débat est considerée d'être celle de Mme. Ayaan Hirsi Ali, désormais chercheur à l'institut néo-conservateur américain, le "American Enterprise Institute". Elle estime que l'islam est un des "gros problèmes" d'aujourd'hui, et qu'il faut chercher la confrontation. Elle admet que le problème vient du radicalisme surtout, mais pose que "trop de musulmans tolèrent l'islam radical". En 2006-2007 sa pensée suivait en particulier les idées du critique littéraire américain Bruce Bawer, auteur du livre " While Europe Slept : How Radical Islam Is Destroying the West from Within". Elle se sert de sa comparaison avec le nazisme, où l'islam radical est le nazisme, et ceux qui cherchent la conciliation, commettent l'erreur de Chamberlain[56].

La "question musulmane" devient un sujet de discussion et de remises en question d'une tradition libérale et de tolérance infinie, après l'assassinat de Theo van Gogh (le 2 novembre 2004) qui fit venir la question de l'islamisme au premier plan. Sylvain Ephimenco, éditorialiste au quotidien chrétien "progressiste" "Trouw", publie un recueil de chroniques intitulé Contraint à la résistance où il développe l'idée d'une indispensable résistance à ce que l'islamisme veut détruire dans la démocratie.

Il s'agit selon lui, de : «la résistance pour défendre des valeurs normalement de gauche comme la liberté de pensée, d'expression, l'égalité des hommes et des femmes, tout ce que l'essentielisme islamique essaie de détruire.» Il soutient que «une partie de la gauche refuse la critique de l'islam, qu'elle assimile à de l'islamophobie et par conséquent à du racisme. Cette gauche-là ne veut pas admettre que nous nous sommes trompés en nous battant pour la fraternité multiculturelle. Le multiculturalisme, c'est un instrument du repli sur soi et de la ghettoïsation voulue. Le laisser-faire des dernières décennies fait que, désormais, parler d'intégration, c'est proférer une injure.»

Après l'assassinat de van Gogh il s'est trouvé certains députés, dont Ayaan Hirsi Ali, pour demander au Parlement, d'instaurer une laïcité «à la française». Les opposants à cette proposition ont protesté au nom de l'islamophobie.

En 2008, un sondage du «TNS NIPO», a trouvé que 62 % des Hollandais favorisaient l'interdiction de construction de nouvelles mosquées. 55 % estimaient qu'il fallait interdire aux musulmans, résidents au pays, de faire venir leurs époux/ses de leur pays d'origine, pour s'y installer. 71 % de la population estime qu'il faut interdire le port, en public, de la burqa afghane[57].

En Belgique

Dans ce pays où les questions relatives à la place de l'islam dans la société sont souvent abordées, le Mouvement contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie (MRAX, homologue belge du MRAP français), fait de la lutte contre l'islamophobie une de ses priorités et a organisé en 2009 et en 2010 plusieurs colloques sur le sujet, les Assises sur l'islamophobie, dans le cadre des Assises de l'interculturalité voulues par le gouvernement fédéral. [58], [59]

Espagne

Une enquête de l'Instituto Elcano en Espagne indique que 68 % des Espagnols considèrent les sociétés musulmanes comme «violentes», et 79 % comme «non tolérantes». 74 % pensent aussi qu'il existe déjà un choc des civilisations entre les pays occidentaux et le monde musulman[60].

Suède

En 2006, un sondage de Swedes by Demoskop, rapporté dans le Dagens Nyheter, montre que 33 % des personnes de plus de 65 ans pensent que les musulmans menacent la culture suédoise, 15 % des sondés de 15 à 27 ans répondent oui à la même question[61].

Amérique du Nord

Aux États-Unis, le terme est utilisé par des associations et mouvements musulmans et antiracistes principalement depuis les attentats du 11 septembre 2001, comme le Council on American-Islamic Relations[62], mais aussi par certains médias tel que le néo-conservateur Frontpagemag dirigé par David Horowitz, qui eut l'occasion de publier un article de Stephen Schwartz.

Ce dernier, dénonce ce qu'il nomme les méthodes du wahhabisme et des Frères musulmans qui consistent selon lui à traiter bien des gens d'islamophobes, ce qui va fréquemment avec les accusations de sionisme. Il pense que l'islamophobie existe, et il en donne une définition.

Daniel Pipes décrit dans un article du New York Sun daté du 25 octobre 2005, les origines de ce terme et les problèmes qu'il pose, à ses yeux. Selon lui «le groupe islamiste appelé Hizb ut-Tahrir aspire à placer le monde sous la loi islamique et défend la pratique des attentats-suicide contre Israël». Frappé d'interdiction en Grande-Bretagne, il implanta une représentation clandestine dans les universités britanniques baptisée «Arrêter l'islamophobie» (…) Daniel Pipes, journaliste américain écrit à ce propos que, «s'il existe sans doute des préjugés contre les musulmans, l'«islamophobie» fait un amalgame trompeur entre deux phénomènes différents : la peur de l'islam et la peur de l'islam radical» [63]

Australie

En 2006, le Sunday Herald Sun a publié un sondage commandé auprès de l'institut Gallup, publié le 30 juillet, indiquant que 40 % des Australiens interrogés estiment que l'«islam est une menace à leur mode de vie», et qu'un sondé sur trois craint davantage les musulmans depuis le 11 septembre 2001[64]. Un sondage identique de mars 2006 établit qu'un quart des personnes interrogées voient l'islam comme «une croyance intolérante ou essentieliste». Cependant, l'un des chercheurs à l'origine de cette étude, Kevin Dunn, de la New South Wales University, affirme que ces personnes se sentent moins menacées par l'islam lorsqu'elle s ont des contacts directs avec les pratiquants de cette religion[65].

Voir aussi

Bibliographie

Notes et références

  1. Runnymede 1997, p.  5, in Quraishi 2005, p.  60.
  2. Lors de la sixième session du Conseil des droits de l'Homme (Genève, septembre 2007 : A/HRC/6/6) M. Doudou Diène déclare que «dans le contexte actuel, l'islamophobie forme la forme la plus grave de la diffamation religieuse».
  3. Définition du dictionnaire Le Robert édition 2006 : "forme spécifique de racisme dirigé contre l'islam et les musulmans, qui se manifeste en France par des actes de malveillance et une discrimination ethnique contre les immigrés maghrébins".
  4. Rima Berns McGowan écrivit dans Muslims in the Diaspora (University of Toronto Press, 1991, p. 268) que ce terme fut utilisé pour la première fois dans un périodique américain en 1991.
    Islamophobia : A Challenge for Us All, Runnymede Trust, 1997, p. 1, cité dans Quraishi, Muzammil. Muslims and Crime : A Comparative Study, Ashgate Publishing Ltd., 2005, p. 60. ISBN 0-7546-4233-X.
  5. Éditions Grasset - Paris - 1998
  6. À propos de l'islamophobie, par Alain Gresh
  7. Selon Caroline Fourest et Fiammetta Venner dans Ne pas confondre islamophobes et laïques (Libération) (17/11/03)  : «Le mot “islamophobie” [... ] a pour la première fois été utilisé en 1979, par les mollahs iraniens qui souhaitaient faire passer les femmes qui refusaient de porter le voile pour de "mauvaises musulmanes" en les accusant d'être "islamophobes". Il a été réactivité au lendemain de l'affaire Rushdie, par des associations islamistes londoniennes comme Al Muhajiroun ou la Islamic Human Rights Commission dont les statuts prévoient de «recueillir les informations sur les abus des droits de Dieu».»
  8. Cette première occurrence attestée de «islamophobe» se trouve dans l'ouvrage L'Orient vu de l'Occident, rédigé par le peintre et essayiste Étienne Dinet et l'essayiste Sliman Ben Ibrahim (Piazza-Geuthner, 1921, Paris). Les auteurs parlent alors de «délire islamophobe» au sujet d'une biographie de Mahomet écrite par le père jésuite Lammens.
  9. Philippe Muray, dans son ouvrage Exercices spirituels, tome 3 : «Je suis frappé depuis quelques années par l'opération de médicalisation systématique dont sont l'objet tous ceux qui ne pensent pas dans la juste ligne : on les taxe de phobie. ».
  10. Le psychanalyste Daniel Sibony «Homophobie, xénophobie, judéophobie… tout autant de mots détournés de leur sens. Ne pas aimer n'est pas phobie», article de Libération «Que fait-on en parlant de «phobie» ? On prétend, en pointant ces «phobies», interdire aux gens d'avoir telle ou telle peur. Mais peut-on interdire d'avoir peur ?[…]».
  11. Selon l'Observatoire de l'OCI sur l'islamophobie : «Les préjugés et l'intolérance envers l'Islam sont une vieille phobie et ont toujours constitué un trait différentif de la société occidentale et du psychisme européen depuis le septième siècle.» in Premier rapport de l'Observatoire de l'OCI sur l'Islamophobie pour présentation au 11ème Sommet Islamique, Dakar - République du Sénégal 13-14 Mars 2008. Chapitre I, Introduction, section 1.1 Contexte historique, 1er §, p.  8
  12. Tribune parue dans Le Monde du 3 décembre 2005
  13. Flemming Rose, rédacteur en chef du journal Jyllands-Posten qui a publié les caricatures de Mahomet déclare : «Comme c'est astucieux, remarque-t-il, qu'ayant créé le mot “islamophobie”, les pays musulmans puissent ainsi insinuer que critiquer l'islam - différente de toute discrimination à l'encontre des personnes musulmanes - est une maladie, un fantasme malsain qui nécessite d'être soigné médicalement» in The Jerusalem Post
  14. CNRS, EHESS Schizofrénia, une maladie soviétique, 2001
  15. Le Reflet du 07/02/06, dans un article reproduit par le site africatime - Côte d'ivoire
  16. dans L'Islam imaginaire : la construction médiatique de l'islamophobie en France, 1975-2005, Éditions La Découverte (ISBN 2707146722) , p. 312
  17. The overall intention of the Commission is twofold :
    (a) to counter Islamophobic assumptions that Islam is a single monolithic system, without internal development, diversity and dialogue, and;
    (b) to draw attention to the principal dangers which Islamophobia creates or exacerbates for Muslim communities, and therefore for the well-being of society as a whole.
    Traduction :

    L'objectif général de la Commission est double :
    (a) combattre les croyances islamophobes selon lesquelles l'islam est un dispositif monolithique unique, sans développement interne, diversité ni dialogue, et
    (b) attirer l'attention sur les principaux dangers créés ou exacerbés par l'islamophobie pour les communautés musulmanes, et en conséquence pour le bien-être de la société dans son ensemble.


    [1]
  18. "Nouvelle profanation de tombes musulmanes", Lemonde, 06.04.08
  19. Nations Unies - Conseil des droits de l'homme
  20. dans Lorsque l'islamophobie questionne la laïcité
  21. Pour le droit à la libre critique des religions
  22. (dans Islamophobes, dénonçons-nous !)
  23. Claude Imbert, islamophobe déclaré, acrimed, 26 octobre 2003.
  24. Critique du terme
  25. "Qui parle d'islamophobie ?" par Éric Conan dans L'Express du 04/12/2003.
  26. Revue Prochoix
  27. «Nous refusons de renoncer à l'esprit critique par peur d'encourager l'«islamophobie», concept malheureux qui confond critique de l'islam comme religion et stigmatisation des croyants.» déclare le MANIFESTE DES DOUZE : "ENSEMBLE CONTRE LE NOUVEAU TOTALITARISME", dans la revue Prochoix.
  28. La laïcité à l'épreuve des intégrismes juif, chrétien et musulman
  29. Tel par exemple Mahmoud Taha, assassiné au Soudan en 1985, pour avoir dénoncé l'incompatibilité de la charia avec la modernité.
  30. Covering Islam, How the media and the experts determine how we see the rest of the world, par Edward W. Said, Vintage, Londres, 1996, ISBN 0-09-959501-X
  31. Nombre de ces textes sur le site de l'Observatoire du communautarisme
  32. Selon l'Observatoire de l'OCI sur l'islamophobie : «L'Islamophobie existe depuis la naissance de l'Islam. Mais au cours des dernières années le phénomène a pris des proportions alarmantes et est devenu une principale cause de préoccupation pour le monde musulman. La stigmatisation de l'Islam et l'intolérance raciale envers les musulmans des sociétés occidentales se sont accentuées. [... ]ces groupes d'intérêt Islamophobes sont en train de donner une image négative tendant à faire croire que l'Islam et les Musulmans soutiennent le terrorisme et l'extrémisme. [... ] Avec la montée de l'Islamophobie, les Musulmans des différentes parties du monde, d'occident surtout, sont en train d'être victimes de divers stéréotypes racistes et de toutes sortes de traitements discriminatoires.» in Premier rapport de l'Observatoire de l'OCI sur l'Islamophobie pour présentation au 11ème Sommet Islamique, Dakar - République du Sénégal 13-14 Mars 2008. Résumé exécutif, 1er §, p.  4
  33. Le MRAP assure la défense de l'islam par Atheisme. org
  34. Cf. Camille Gardesse Islamophobie : essai de définition, site hermes. jussieu. fr.
  35. Le chantage à l'islamophobie par Pascal Bruckner
  36. L'affaire du foulard islamique : la production d'un racisme respectable, par Saïd Bouamama, Éditions Le Geai Bleu, 2004, ISBN 2-914670-22-2
  37. Vincent Geisser et la "nouvelle islamophobie", par l'Observatoire du Communautarisme
  38. dans La Nouvelle Islamophobie, p21
  39. Le chef de l'Etat dénonce «l'islamophobie»)
  40. voir "Manifeste pour un islam des lumières 27 propositions pour réformer l'islam"
  41. (en) UN Forum Explores Ways To Fight'Islamophobia', Radio Free Europe, décembre 2004.
  42. Table ronde avec la participation de la Commission européenne
  43. Troisième Sommet des chefs d'État et de gouvernement du Conseil de l'Europe
  44. L'islamophobie progresse en Europe, selon une étude (Lactualite. com, publication du 18/12/06
  45. L'Islam imaginaire : la construction médiatique de l'islamophobie en France, 1975-2005, par Thomas Deltombe, Éditions La Découverte (ISBN 2707146722)
  46. L'Islam imaginaire, p 51.
  47. L'Islam imaginaire, p 119
  48. L'Islam imaginaire, p 263
  49. Islamophobie, par Alain Gresh (Le Monde diplomatique)
  50. Grande variétés Web - Non aux propos stéréotypés !
  51. À Alger, Nicolas Sarkozy dénonce l'antisémitisme
  52. (en) [pdf] Islamophobia : A Challenge for Us All Runnymede Trust, 1997
  53. Islamophobia pervades UK - report BBC - Wednesday, 2 juin 2004
  54. (en) Essays :'Islamophobia myth'by Kenan Malik | Prospect Magazine February 2005 issue 107
  55. P. Fortuyn, Tegen d'islamisering van onze cultuur : Nederlandse identiteit als fundament, 1997
  56. (nl) "Confrontatie, geen verzœning", de Volkskrant, 8 avril 2006.
  57. (nl) [doc] Sondage politique avril 2008
  58. Najwa Saoudi, Assises sur l'islamophobie, 18 septembre 2009
  59. Lorsque l'islamophobie questionne l'école, 10 novembre 2009
  60. El 79% de los españoles cree que los musulmanes son intolerantes y el 68 % dice que son violentos - 20 Minutos. es
  61. DN : "Var tredje pensionär kritisk till invandringen"
  62. Council on American-Islamic Relations
  63. Islamophobie? - article de Daniel Pipes
  64. Islamophobia and imperialist wars - Green left Weekly, 9 août 2006
  65. "That fluctues according to the extent of knowledge someone has and also, fundamentally, the extent of daily contact someone has with Muslims. If you know a few Muslims, you're much less likely to perceive a threat from them. " Poll shows ignorance of Islam - Australian Broadcasting Corporation, 20 mars 2006.

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