Qiyâs

Le terme qiyâs sert à désigner un type de raisonnement utilisé dès une époque ancienne par les juristes musulmans pour déterminer la solution d'un problème de droit non prévu par les textes du Coran et de la sunna.



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  • ... Donc, le raisonnement analogique ou qiyâs est le principe qui permet l'extension du ..... par conséquent, elle ressemble au vin interdit par le Coran.... donc le droit musulmans restera à jamais dépendant du qiyâs pour... (source : taharmahdi.free)
  • Le raisonnement analogique (qiyâs) est la quatrième source du droit musulman. 20. Elle requiert la constatation d'une ressemblance entre deux cas dont l'un des ... (source : ulb.ac)
  • Les rois musulmans font alors appel au voisin du Maroc et Yûsuf b....... cependant, une ligne plus bas, al- qiyâs est rendu par «l'ressemblance»;.... et cela en vertu d'une ressemblance de celle-ci avec la chose pour laquelle la Loi impose... (source : persee)

Le terme qiyâs (???? [qiyās], «ressemblance», «référence» ou «syllogisme») sert à désigner un type de raisonnement utilisé dès une époque ancienne par les juristes musulmans pour déterminer la solution d'un problème de droit (fiqh) non prévu par les textes du Coran et de la sunna.

Cette méthode est reconnue comme la quatrième source du droit musulman. Elle s'appuie, surtout, sur un verset du Coran (LIX, 2) qui précise : «Vous qui avez du jugement, prenez exemple», et sur le verset IV, 46, qui autorise l'ablution avec du sable quand on manque d'eau. Le prophète de l'islam, Mahomet, lui-même aurait habilité le gouverneur du Yémen, Mu'adh ben Djabal, «à faire de son mieux» s'il ne trouvait pas de solution appropriée dans le Coran et la sunna[1].

Il ne s'agit pas d'un jugement personnel, à plus forte raison d'une interprétation de la «Loi divine», mais d'un raisonnement rigoureux fondé sur l'ressemblance.

Exemple de ressemblance juridique

Par exemple : la consommation de vin est condamnée par un hudud (peine fixe) parce qu'elle produit l'ébriété. Cette «cause» permet, par une ressemblance effectuée par les chaféites, de condamner aussi la consommation de toute boisson fermentée produisant l'ébriété [2]. Cependant, les hanéfites, qui interdisent aussi la consommation de boisson enivrante, considèrent qu'il n'est ici nul besoin de procéder par ressemblance, et que cette interdiction générale découlerait d'une simple conséquence logique du texte [2].

Cet exemple sert à montrer comment la jurisprudence musulmane part des cas concrets prévus dans les textes écrits (Coran et sunna) pour ensuite opérer des généralisations avec ressemblances sur des cas spécifiques. Elle ne part pas, ici, de principes généraux ; lesquels peuvent être cependant invoqués : toute règle de droite prescrite par la shariah est censée promouvoir le maslaha   (en) , ou «intérêt public», ce qui permet quelquefois, pour un juge, de décider à l'encontre d'un raisonnement juridique strict pour promouvoir le bien : il s'appuie alors sur l'istislah   (en) , ou «prédilection juridique» — cette procédure permet surtout d'adapter le droit aux mœurs spécifiques d'un lieu et d'une époque donnée.

Un autre exemple concerne le divorce judiciaire prononcé pour vice rédhibitoire, autorisé en vertu d'une ressemblance avec le vice caché lors d'une vente [3].

L'ressemblance selon les différentes écoles juridiques

L'ressemblance comme source de droit a été vivement contestée par divers traditionnalistes (les zhâhirites s'y opposaient catégoriquement, de même qu'Ibn Hazm, etc. ), mais elle fut employée dès le IIe siècle de l'Hégire par des juristes, dont certains furent les maîtres de l'imam Abou Hanifa (mort en 150/767) qui l'appliqua toujours. L'imam ach-Châfi`î fondateur de l'école (madhhab) chafiite, précisa la nature du qiyâs en le fondant sur la recherche de la «cause» d'une décision.

Le qiyâs est utilisé - plus ou moins souvent - par les quatre écoles juridiques du sunnisme. Les hanafites sont ceux qui l'utilisent le plus, et les hanbalites sont ceux qui l'utilisent le moins.

Notes et références

  1. Louis Milliot, Introduction à l'étude du droit musulman, Sirey, 1953, p.  135.
  2. François-Paul Blanc, Le droit musulman, Dalloz, 2e édition, 2007, 128 p., p.  24-25.
  3. François-Paul Blanc, Le droit musulman, Dalloz, 2e édition, 2007, 128 p., p.  76-84.

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